COMPTE-RENDU DES RÉSIDENCES 2011
Les projets :
Nous avions trois artistes déjà connues de l’association, et déjà soutenues, avec leurs trois notes d’intentions, assez précises, des images et dessins préparatoires, ou en tout cas, des directions affirmées vers des productions à réaliser sur lesquelles nous nous sommes engagés. Nous avions -pour cette raison même d’engagement- restreint un peu les possibilités pour cette année 2011 au niveau des pratiques et des matériaux à la céramique et aux pratiques que nous utilisons en spécialistes en tant qu’artistes depuis 15 ans et plus.
Nous allions pouvoir « tester » les possibilités réelles de coexistence de l’initiation et de la production.
Les réalisations :
On a pu le constater durant les visites d’atelier qui ont eu lieu les 16 et 17 septembre 2011, les réalisations sont là, des pièces nouvelles prêtes à prendre place dans le cursus de chacune des artistes présentes.
Nous n’avons eu que des retours positifs de leur part, même de la part de celles qui ne pensaient au départ qu’à une expérience du matériau, et qui affirment à présent vouloir recommencer à titre personnel à travailler l’argile dans un futur projet.
Le temps de la résidence :
Cette ouverture personnalisée de l’emploi du temps et des rythmes des résidences est appréciable et appréciée des artistes, dont certains ne pourraient pas se passer. La pratique de plusieurs sessions aussi présente l’intérêt d’avoir du recul sur le travail effectué, et de diriger la session suivante plus précisément. Selon le projet, ces divers rythmes ne présentent pas de désagréments, sauf parfois dans certaines phases de finition des sculptures, où la présence quotidienne est requise car la température ou l’hydrographie pèse sur l’évolution de l’objet. Cet inconvénient a été pris en charge par Maurin et La Spesa, dans le quotidien de leur atelier, en l’absence des artistes.
Il y a aussi le temps de travail parallèle à la production : le travail de réflexion, d’écriture qui a eu lieu au vu des pièces sorties du four, et lors de l’installation de ces dernières, malgré le fait qu’il était clair qu’une visite d’atelier n’est pas une exposition. Delphine a montré une animation qui accompagnait parfaitement ses terrines dans un menuet dansé par quelques oiseaux prêts à cuire…, Annlor a cherché soigneusement comment rendre son désir de l’installation multiple, le contraire de la sculpture statique et figée- et l’a trouvé dans le dessin des positions reprises de l’animation 3D à la craie blanche d’écolier sur le sol, faisant l’impasse sur le socle tout en délimitant un espace sans limite à la fois, parasitant (en tout cas potentiellement) les espaces voisins ou les couloirs informellement admis autour des pièces…
Quand à Véronique Thuillier, non seulement elle a pu vivre l’aventure de « l’accident » de l’un de ses casques durant la cuisson- accident qu’elle s’est approprié magistralement, mais elle a été jusqu’au bout de la réflexion vers l’exposition de ses pièces en leur offrant des socles de chez IKEA, entreprise de décoration d’intérieur familial par excellence,…
Bilan moral de l’action :
C’est un premier bilan positif : Trois projets d’artistes autour de la céramique, trois productions menées à bien, avec un temps de travail conséquent à un rythme personnalisé. Le temps d’assistance autour des pièces et en l’absence des artistes a été plus important que prévu dans nos prévisions, ainsi que le temps d’occupation de l’espace atelier.
A noter l’intérêt de continuer le service d’aide à la réalisation vidéo demandé régulièrement à Maurin par les artistes dans différentes situations. En cette occasion même, l’animation 3D pour Annlor Codina, la mise en déroulant projeté du texte de Jean-Marc Demay « La réplique et l’accident », et une présentation du programme 2011 des résidences de l’association visionnée sur moniteur durant les journées de visites d’atelier.