Tout est étrange dans le roman utopique de Philippe Le Bé, Du Vin d’ici à l’Au-Delà. Le titre d’abord, bien sûr, mais aussi le contenu, le nom de l’auteur, l’auteur lui-même peut-être. Enquêtons.
Le titre pourrait faire penser à un essai œnologique. Pas du tout. L’explication se donne à la dernière page du texte.
Le narrateur, en instance de réincarnation, retrouve une âme errante qu’il avait croisée juste après sa mort. Cet ancien alcoolique souffrait d’une soif inextinguible. Désormais, son purgatoire est terminé. « L’homme, aux anges, qui a finalement préféré l’au-delà au vin d’ici, me fait un signe d’adieu. »
Entre ces deux rencontres, le narrateur, mort dans un accident de vélo, a fait un vœu exaucé par son guide lumineux. Vivre sur une planète où règne enfin l’harmonie, non dans le but de fuir, mais d’apprendre.
Et le voici transporté sur Tiphéreth (qui est le nom de la beauté symbolisée par le soleil dans l’Arbre de Vie des kabbalistes), plongé dans une société New Age où règne la Loi d’Amour. Sous la conduite de la belle Mandala et du sage Ram, il découvre le fonctionnement de ce monde avec ses avancées technologiques (le glisse en l’air, le planétoscope, les cristaux lumineux soignants...) et ses comportements sociaux qui l’amènent à réfléchir
à des théories philosophiques, économiques et politiques étudiées sur Terre.La synarchie, par exemple, forme de gouvernement proposée par Alexandre Saint-Yves d'Alveydre et synthétisée par Jacques Weiss (connu aussi pour être le traducteur en français du Livre d’Urantia).
Philippe Le Bé est journaliste économique, ce qui ne nous préparait pas à un livre aussi jeté. De nationalité française il travaille actuellement pour L’Hebdo après avoir passé par Bilan ou la Radio Suisse Romande. Etrange, étrange, je vous le disais.
Philippe Le Bé, Du Vin d’ici à l’Au-Delà, Editions de L’Aire