Les cris d'alarme du Giec, relayés par les médias soucieux de l'environnement, ont-ils été écoutés ? Oui, si l'on en croit une enquête Eurobaromètre spéciale publiée la semaine dernière. Celle-ci montre que plus de 2 Européens sur 3 s'inquiètent du changement climatique, et que près de 80 % pensent que les mesures prises pour lutter contre celui-ci peuvent dynamiser l'économie et l'emploi.
Les citoyens européens sont davantage préoccupés par le changement climatique qu'ils ne l'étaient en 2009 et ce dernier reste pour eux une source d'inquiétude plus grande que la situation économique.
L'enquête montre aussi que la majeure partie des citoyens des 27 États membres s'attendent à ce que l'Union devienne, d'ici le milieu de ce siècle, une société à faible intensité de carbone respectueuse du climat.
Voici le détail des principaux résultats de l'enquête :
- 68 % des personnes interrogées considèrent le changement climatique comme un problème très grave (contre 64 % en 2009). Dans l'ensemble, 89 % considèrent qu'il s'agit d'un problème grave (soit "très grave" ou "assez grave"). Sur une échelle de 1 (pas grave) à 10 (très grave), la gravité du changement climatique est évaluée à 7,4, contre 7,1 en 2009.
- Globalement, le changement climatique est considéré comme le deuxième problème le plus grave auquel est confronté le monde, après la pauvreté, la faim et le manque d'eau potable (considérés comme un seul problème). Une personne interrogée sur cinq considère le changement climatique comme le problème le plus grave. 51 % (contre 47 % en 2009) des sondés estiment qu'il constitue le problème le plus grave ou l'un des problèmes les plus grave, alors qu'ils ne sont que 45 % à penser la même chose de la situation économique.
- 78 % des personnes interrogées conviennent que la lutte contre le changement climatique et l'amélioration de l'efficacité énergétique peuvent stimuler l'économie et l'emploi dans l'Union européenne, alors qu'elles n'étaient que 63 % en 2009 à estimer que l'action pour le climat pouvait dynamiser l'économie et l'emploi. Quel que soit l'État membre considéré, ce chiffre n'est jamais inférieur à deux tiers.
- 68 % des sondés soutiennent l'idée d'une fiscalité davantage fondée sur l'utilisation de l'énergie, une majorité en faveur de ce changement se dégageant dans tous les États membres.
Les citoyens s'attendent à ce que l'Europe devienne une société respectueuse du climat d'ici à 2050, une vision exposée au début de cette année par la Commission dans sa feuille de route vers une économie compétitive à faible intensité de carbone. Près de 9 Européens sur 10 (88 %) s'attendent à ce qu'en 2050, l'Europe utilise davantage d'énergies renouvelables, 87 % à ce qu'elle soit plus efficace dans l'utilisation de l'énergie et 73 % à ce que les voitures affichent un meilleur rendement qu'aujourd'hui.
La lutte contre le changement climatique est considérée comme relevant principalement de la responsabilité des gouvernements nationaux, de l'Union européenne et des entreprises. Seules 21 % des personnes interrogées considèrent avoir une responsabilité personnelle, mais 23 % indiquent spontanément que tous les acteurs, y compris elles-mêmes, ont une responsabilité collective partagée.
Un peu plus de la moitié des personnes interrogées (53 %) ont déclaré avoir pris certaines mesures pour lutter contre le changement climatique au cours des six derniers mois, mais ce pourcentage se révèle plus élevé lorsqu'on leur demande de préciser quelles mesures spécifiques elles ont prises: 66 % des sondés indiquent en effet qu'ils ont réduit et qu'ils recyclent leurs déchets ménagers, cette mesure étant la plus citée.
Source : Eurobaromètre
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