La peur du loup...

Publié le 17 octobre 2011 par Quiricus


Jeannet le pressentait, mais ne le formulait pas, il se doutait qu’il y avait quelque chose en lui d’inexplicable, comme un sixième sens, la faculté de deviner le pouvoir de nuisance de « l’autre ». « L’autre » c’était celui ou celle qui entreprenait des tentatives d’approche insidieuses, oui sournoises, pour entrer dans son cercle, la zone encore poreuse de ce qu’il lui restait d’empathie. Il remerciait l’entité ou le destin de lui permettre de disposer de cette « arme » pour palier à sa trop grande faiblesse, héritée d’une enfance solitaire où « l’autre » était absent ou distant, ce qui avait créé ce manque, comme un addict il se sentait toujours en demande. 
Malheureusement, à chaque fois qu’il baissait la garde pour aller au devant de « l’autre » c’était la déconvenue, la déception, la trahison et sa répulsion au regard de l’espèce s’en trouvait nourrie d’autant. Il était nécessaire qu’il se protège plus, qu’il érige ces barrières derrière lesquellesles « bonnes gens » entretenaient leur autosuffisance, ce monde d’égoïsme dont nombre se glorifiaient. Il avait beau tester le mal, connaître ses manœuvres, comme une alouette il se faisait prendre au piège de l’amitié et au final se retrouvait gros jean comme devant lorsque la mascarade cessait. « C’est cela le monde… » lui répétait ironique son jiminy cricket intérieur.