Le Skylab, chronique douce-amère sur les joies et les désillusions de l’enfance est probablement un des films français les plus réjouissants de cette rentrée.
Nous sommes en 1979. Albertine, petite fille grassouillette et pas très sûre d’elle de 10 ans se rend avec ses parents à une énième réunion de famille. Réunion qui fait du bruit : entre cousins qui se disputent, tantes plus où moins féministe et grands-mères qui carburent au porto. Noyée dans ce joyeux brouhaha, Albertine va faire les expériences propres à son âge : première boum, premier baiser, premières règles… Tout en craignant une chose par- dessus tout : que le satellite «Skylab», annoncé comme se dirigeant vers la terre, n’atterrisse sur la maison. Porté par une joyeuse bande d’acteurs, le film est avant tout un ode à l’enfance.
Il est impossible de ne pas se retrouver dans «Le Skylab» : Qui n’a jamais vécu les discussions politiques à table qui tournent au vinaigre, entre artistes bobos et anciens militaires ? Qui n’a jamais eu rien qu’une fois envie d’étriper un cousin trop prétentieux (mention spéciale au très réjouissant Vincent Lacoste, excellent en «beau gosse» bling-bling pré-années 80, les cigarettes planquées dans le maillot de bain kangourou) ? Qui n’a jamais ressenti des frissons en dansant son premier slow ? Qui, finalement, n’a jamais vécu l’été de ses 10 ans ?
On ne s’ennuie pas une seconde, malgré la banalité apparente de ce qui nous est raconté. Oscillant entre scènes franchement cocasses (l’atterrissage improvisé sur une plage nudiste au cours d’une séance de baignade) et séquences émouvantes (les cousins réunis autour du grand-père dépressif et suicidaire), le film reste tout à la fois léger et un peu mélancolique, à la manière finalement des souvenirs : beaux, drôles, mais souvent un peu tristes par la nostalgie qu’ils nous inspirent.
Le tout forme un petit film dynamique et enlevé, qu’on regarde avec autant de plaisir et nostalgie que des photos de vacances un peu jaunies.
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