11 milliards sur un an, c'est ce que rapportent les taxes sur le tabac. 90 millions d'euros de recettes supplémentaires attendues pour la Sécurité sociale en 2011 et 600 millions d'euros en 2012, c'est ce que devrait rapporter la hausse de 6% appliquée dès ce 17 octobre aux cigarettes et celle de 9% appliquée au tabac à rouler. Mais sur quelle base de consommation? Car la hausse du prix du tabac en France, jusque-là n'a pas entrainé de baisse de consommation et la France reste, avec environ 30 % de fumeurs réguliers, loin de l'objectif d'une prévalence à 20 %, tel que défini par l'OMS pour la région Europe.
Prix du tabac à la hausse, consommation en baisse ? Selon l'OMS, le moyen le plus efficace de diminuer la consommation de tabac est d'augmenter le prix du tabac et des produits du tabac en majorant les taxes. L'OMS donne l'exemple de l'Afrique du Sud qui a vu, avec l'augmentation des taxes, s'effondrer le taux de consommation du tabac chez les jeunes et les plus démunis. Selon l'Organisation, lorsque les prix du tabac augmentent, le nombre de consommateurs diminue, les fumeurs restreignent leur consommation, les fumeurs repentis sont moins disposés à reprendre et les jeunes sont moins enclins à commencer.
Ainsi, dans les pays à revenu élevé, on estime qu'une augmentation de 10 % des prix du tabac va réduire la consommation d'environ 4 %.
Cependant ces mesures ne peuvent être prises de manière isolée pour avoir un véritable impact sur la consommation. Lutter contre la contrebande est simultanément nécessaire.
Et les jeunes? Et, depuis 2010, malgré plusieurs vagues d'augmentation des prix, on voit une hausse de la consommation quotidienne des jeunes avec des taux qui atteignent 38 à 42% des 20- 25 ans. Mi-août dernier, le gouvernement a renforcé les mesures de prévention pour les jeunes, avec, entre autres, le relèvement à 18 ans de l'âge d'interdiction de vente de produits du tabac ou encore interdiction d'implantation de lieux de vente de tabac dans une liste de zones protégées à proximité des établissements scolaires. La hausse du prix de 6 % pourrait contribuer, avec l'ensemble de ces mesures, à dissuader des jeunes de commencer.
Curieusement, en dehors des informations publiées par l'OMS, les données sur l'impact des hausses de prix sur la consommation sont rares et la crise qui influence les comportements apporte un éclairage particulier à ces récentes mesures.
Source: Portail du Gouvernement “Mesures pour la réduction du déficit public”, OMS, OFDT