Une finale qui promet

Publié le 17 octobre 2011 par Alteroueb

La partie vient de se terminer. Elle a été âpre, disputée. Le match s’est incontestablement joué sur des détails. Mais au coup de sifflet final, on oublie les coups bas, les regards noirs, les phases assassines et les ultimes provocations gratuites. Le vainqueur affiche un sourire de circonstance, rassuré malgré une prestation en demi-teinte, et le vaincu rend hommage à son bourreau. Mais rien n’est acquis. En coupe du monde de rugby comme dans le paysage politique français, le principal reste à faire : gagner la finale.

Mon billet arrive une fois de plus après la bataille. Tout a été dit par les copains, sur la nécessité du rassemblement, sur l’admirable organisation et le travail monumental des militants et des bénévoles pour que ce moment de démocratie soit une réussite. Cela n’a jamais été réalisé, et je suis heureux que la gauche soit pionnière en la matière. Mais cette France bruisse. Le désormais possible futur Président de la République doit savoir que cette désignation est loin de faire l’unanimité, et qu’il y a un besoin urgent de faire une synthèse qui prenne en compte, non seulement les attentes de toutes les composantes du PS, mais également au-delà, celles des rangs des écologistes, des Mélanchoniens (nistes ?)…

Je ne fais qu’énoncer de criantes vérités. Il me reste devant les yeux, comme des larmes, les images d’avril 2002, puis de mai 2007, où la constante était au-delà de l’invariable : une gauche très insuffisamment unie, jouant contre elle-même. Que de finales perdues stupidement. Que de blessures dont les cicatrisations ne sont toujours pas complètes. Hollande a été choisi démocratiquement, dans un processus admirable. Quel que soit son parcours, ses erreurs, ses manquements passés, ses calculs pour en arriver là, il est le candidat qui peut renverser notre cassoulet national (la petite saucisse et les fayots autour).

Tout est en place. Un candidat légitime, un programme, une équipe. Martine Aubry, dans son discours de dimanche, m’a d’ailleurs semblé comme rassurée par le résultat. Je trouve qu’elle ferait un excellent Premier-Ministre. Mais pour cela, il faut la gagner, cette finale, ne pas sous-estimer l’adversaire même si, plombé par son bilan, il gesticule et aboie plus souvent qu’il ne mord, dans un ridicule haka désordonné et insignifiant. Il reste peu de temps, mais juste ce qu’il faut pour la gauche, pour travailler et parfaire la posture, la solidarité, l’humilité, l’abnégation, parce qu’il n’est pas concevable de perdre à nouveau.

Comme disait Roger Couderc, allez les petits…