Bonnaud Guillaume
Plus de 25.000 manifestants, selon le réseau Sortir du Nucléaire, ont manifesté samedi en France dans le cadre d'une journée nationale "Nucléaire Stop" avec notamment une importante mobilisation à Rennes, en présence de trois candidats déclarés à la présidentielle.
A Rennes, au milieu d'un cortège de 8.000 (préfecture) à plus de 15.000 (organisateurs) manifestants venus du Grand Ouest, Eva Joly, candidate Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle, se définissant comme "candidate de la sortie du nucléaire" a tenu à mettre en garde le futur candidat socialiste à la présidentielle.
Un millier à Bordeaux selon les organisateurs
Un millier de personnes (selon l'organisateur, Tchernoblaye) ont parcouru Bordeaux hier, passant devant l'Agence EDF, faisant les morts au Grand-Théâtre, avant de poser une maquette de la centrale du Blayais sur le miroir d'eau, en guise de piqûre de rappel.
En effet, l'installation avait eu les pieds dans l'eau lors de la tempête de 99 et ses installations ont failli être noyées, devenant incontrôlables. La Gironde aurait ainsi pu connaître un Fukushima dix ans avant le Japon.
Tchernoblaye milite notamment pour la fermeture de la centrale du Blayais. Sa manifestation a rassemblé bien au-delà des militants de l'association et de ses partenaires (Greenpeace, Europe écologie les verts, NPA, Sud'). C'est l'effet Fukushima. « L'installation japonaise aurait d'ailleurs dû être fermée depuis un mois au moment du tsunami, mais elle avait obtenu de jouer les prolongations », fait observer Stéphane Lhomme, président de Tchernoblaye.
« Quant à la centrale du Blayais, elle va voir ses réacteurs atteindre leur date de péremption les uns après les autres. Pour le 1, c'est déjà fait depuis juin, le 2 ce sera en 2012, le 3 et le 4 en 2013. Mais EDF voudrait bien les faire fonctionner 10 ans de plus et même au-delà. » Tchernoblaye organise une soirée d'information lundi à 20h30, au cinéma de Blaye, avec projection du film « Into eternity » sur les déchets radioactifs. (Willy Dallay)
"Il n'y a pas de victoire de la gauche sans les écologistes et il n'y a pas de victoire des écologistes sans les socialistes. Notre sort est scellé", a-t-elle lancé.
Plusieurs autres personnalités étaient à Rennes pour réclamer la sortie du nucléaire dont les candidats à la présidentielle Corinne Lepage (Cap21) et Philippe Poutou (NPA).
Le cortège mené par un joueur de cornemuse a rassemblé de nombreux jeunes dont Valérie, 16 ans, tee-shirt jaune frappé du sigle "warning", et le visage peint de rose et vert "pour le côté peace and love".
Devant la centrale nucléaire du Bugey (Ain) un millier de personnes selon les gendarmes, 3 à 4.000 selon les organisateurs - qui avaient dans un premier temps annoncé plus de 2.000 manifestants - ont défilé en scandant "Là où le nucléaire passe, la démocratie trépasse!".
Ils ont réclamé l'arrêt de cette centrale, "l'une des plus vieilles d'Europe" selon Emmanuel Coux, porte-parole du collectif Stop-Bugey.
A Toulouse, comme à Bordeaux, ils étaient entre 500 et un millier de manifestants, mais aussi plus de 500 à Avignon, où ils ont formé une chaîne humaine de protestation, plusieurs centaines à Strasbourg, et 150 à 200 à Dunkerque.
A Bordeaux, les manifestants ont déployé sur les marches du Grand Théâtre une banderole vert fluo géante avec écrit "Le nucléaire tue l'avenir". Il se sont ensuite allongé au son d'une sirène, simulant les victimes d'une catastrophe nucléaire.
"Une belle réussite" selon Stéphane Lhomme, un des candidats malheureux à la primaire d'EELV et président de l'association Tchernoblaye, qui milite pour la fermeture de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) qui selon lui doit fermer "avant d'avoir un nouveau Fukushima en France".
A Strasbourg, militants français et allemands rassemblés sur le parvis de la cathédrale ont ouvert 300 parapluies jaunes et noirs pour former un "trèfle radioactif" géant et réclamer la fermeture de la centrale de Fessenheim.
Vincent Dhelin, responsable régional EELV, y a dénoncé l'insécurité de la centrale de Gravelines qui pour lui est "comme une voiture d'occasion de 200.000 km, on fait des révisions, des contrôles techniques, mais on sait bien qu'il y a une durite qui un jour va péter et qu'il finira par y avoir une fuite d'huile, c'est inévitable".
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