Samedi soir, me voilà arpentant Pigalle, non pas pour faire la tournée des peep show, mais pour aller au Trianon, redécouvrir Ane Brun en pleine tournée promotionnelle de son nouvel album : It all starts with one. Je vous avais déjà introduit la demoiselle scandinave ici, et j’avais hâte de l’entendre défendre son album à nouveau. C’est mon quatrième concert d’Ane Brun, et j’avais l’habitude de l’apprécier seule, avec sa guitare, jouant admirablement son répertoire mélancolique. J’avais prévu le maquillage waterproof, pensant que j’allais une nouvelle fois pleurer toutes les larmes de mon corps.
Me voici au Trianon, découvrant une Ane Brun mise en scène, accompagnée de 5 musiciens et choristes. Une première. La salle est plus grande que Le café de la danse ou la Maroquinnerie, le public moins puriste : Ane Brun fait de la promo et décide enfin de voir les choses en grand et de se faire connaître ailleurs qu’en Norvège. (on pouvait même gagner des places avec Glamour, c’est pour dire)
Elle enchaîne les nouveaux morceaux et quand elle commence à chanter « One » chanson illustrant son album, c’est grandiose. Magistral. Presque militaire, une voix puissante, des rythmes forts et marqués, une chorégraphie millimétrée. C’est magnifique, Ane, telle un gourou préchant la bonne parole, m’a donné envie de lever le bras et de rejoindre sa cause. Ca continue dans la même veine, avec notre blonde rayonnante, mure et fière de ce qu’elle présente, à l’aise dans son corps, et maîtrisant la moindre note. C’est très propre façon scandinave certes, mais c’est vraiment grand. Le public respecte le show à la manière d’un opéra, c’est de la grande musique et une énorme performance à laquelle nous assistons.
vidéo de « One » en live à Berlin trouvée sur Youtube
Elle reprend aussi plusieurs de ses anciens morceaux comme « Voice » ou « Balloon ranger », que le public ne connaît pas vraiment. Elle ose des réinterprètations, les arrangements bouleverse mes habitudes, c’est déroutant et surprenant, j’étais scotchée. Le tout se termine sur son single « Do you remember » qui a marqué la rupture des années dépressions suicidaires, et embrassant le pop folk à bras ouverts. Viens le premier rappel après une pluie d’applaudissement et une salle debout.
« Big in japan », reprise d’Alphaville en guitare voix. Je pleure.
Le rappel se poursuit, 5 ou 6 titres s’enchaînent. Ce n’est plus un rappel mais bien une seconde partie. On découvre un nouveau morceau qui figurera sur un CD bonus de 8 titres prochainement. On enchaîne naturellement sur un deuxième rappel, à l’unanimité. Personne ne veut que ça se termine, c’est bon de voir la maîtresse de la folk norvédoise ou suégienne (comme elle le dit elle-même) heureuse, joyeuse, habitée, occupant la scène, dansant, envoûtant un public plus que conquis. Ane interprète un live inédit d’un nouveau morceau, mais dans son dialecte natale de la province de Molde en Norvège. Magnifique.
Tonnerre d’applaudissement, et bon baisers d’Ane Brun qui je le confirme a fait table rase du xanax et semble bel et bien sorti de la depression chronique. La magie prend fin une fois les lumières rallumées. Je quitte la salle séduite, amoureuse et impressionnée. 4 shows de la demoiselle et je suis encore totalement surprise.
Vivement le prochain, qu’Ane dépasse de nouveaux ses limites et que son talent m’explose une nouvelle fois à la figure. Bravo.
Victoire.