Les disques que Mathieu fait tourner pendant que le public s’installe sont des vinyles d’une autre époque, dont nous connaissons les refrains, et Mireille se maquille en les fredonnant et en les chantant avec la complicité des spectateurs. Et puis ça commence.
Un bureau d’écolier, un parc en bois, des poupées, des lapins, des ours en peluche, c’est l’enfance, la leur, la nôtre. Celle des sales gosses qu’on a pu être, colorant les cheveux des poupons au visage en celluloïd et au corps en tissu bourré, et simulant avec eux des bagarres, sales gosses rentrant à la maison dès que le papa faisait la grosse voix. C’est cette enfance, assez semblable à toutes les enfances qu’on réveille dans un grenier où s’entassent les jouets, qui se répète devant nous et provoque nos rires. C’était hier, c’est toujours aujourd’hui quelque part, au fond de nous, que l'on s'appelle Karim ou François, Mireille ou Mathieu.
J'ai vu ce spectacle à la Guinguette du Monde, à Ivry-sur-Seine, dont la terrasse a été couverte par les Ateliers de la Voûte.