Dès le début, j'ai été gênée par les nombreux clichés dont s'entourait la mécanique de l'histoire (classique, pourvue d'un érotisme sauvage, souvent mal placé, avec des personnages qui ne nous étonnent plus). Lui, Lucan Thorne, le chef de la bande, est torturé par sa Soif sanguinaire mais n'en dit rien à personne, pour ne pas perdre la confiance des siens, et puis il est attiré comme un dingue par une nana, Gabrielle, qui porte la fameuse Marque, du coup il se dit qu'il ne doit plus la voir, même si elle l'obsède au point qu'il ne peut s'empêcher de lui rendre visite chez elle, la nuit, pour peupler ses rêves de fantasmes débridés... hmm !
Elle, Gabrielle, est donc une nana célibataire, qui n'a pas connu les joies du sexe depuis une éternité, ses copines la tannent à ce sujet et l'entraînent dans une boîte malfamée pour fêter son succès de jeune photographe en herbe qui a le vent en poupe, bref ce soir-là Gabrielle est témoin d'une bagarre qui vire au massacre, elle va rencontrer le détective Thorne et tomber sous son charme, oui, elle sacrifiera même un plat de cannellonis pour s'envoyer en l'air avec cet illustre inconnu, dès le lendemain elle plane sur son petit nuage avant de retomber lourdement sur la terre ferme. Gnak, gnak.
Les préoccupations sentimentales du couple ne sont, franchement, pas très émoustillantes. La situation est triste à pleurer, parce qu'elle ne surprend pas (ou plus) car elle rappelle d'autres schémas existants. Et puis cela manque de séduction et de subtilité, entre son odeur de jasmin à elle et son charme ombrageux à lui, on soupire presque en chuchotant pff, encore ! J'étais donc libre d'en rester là et d'abandonner ma lecture, mais je me suis surprise à parcourir tout le bouquin en un temps record, allez, j'admets, j'ai bien aimé découvrir qui étaient les guerriers de la Lignée (ils sont sexy, dangereux et attirants, il n'y a pas trop de cuir à déplorer, c'est déjà un bon point !), ce qu'impliquaient leurs combats et qui étaient leurs ennemis (sacrée révélation finale, à ce propos !). Moi qui m'attendais à une lecture plus que médiocre, j'ai trouvé que le résultat n'était pas si mauvais et qu'il offrait un bon divertissement, mais il n'y a rien de nouveau là-dedans.
Le Baiser de Minuit, par Lara Adrian (Milady, 2011)
traduit de l'anglais (USA) par Franck Richet