D'abord cette évolution dans la promotion des livres sur laquelle j'aimerais avoir votre sentiment. Avec la vidéo de présentation du dernier opus de Reymond sur Marilyn Monroe, je vous avais donné un premier exemple de bande annonce littéraire. Voici celle de Henry Lovenbruck pour son thriller Le Rasoir d'Okham : il a trouvé une bande de copines pour promouvoir son livre. Personnellement, ça ne me donne pas d'autre envie que de dévorer la brave ménagère de moins de 60 ans ! (Vous savez, celle qui n'existe que dans les stats...)
Plus sérieusement, voici ce que pense Antoine Dole de la bande annonce de son premier roman Je reviens de mourir :
De plus en plus la jeune littérature puise ses influences dans la musique, le cinéma, les séries télés. L'impact populaire bouscule les préjugés élitistes et intellectuels. Les codes changent, évoluent : l’écriture devient orale, dans la trajectoire d’un métissage urbain et culturel où les récits se construisent dans une dynamique poétique et organique. Langue fracturée, reconstruite, libérée, décomplexée : le verbe, mué en véritable outil générationnel, s’acoquine à la culture du bitume, implacable et cassante, pour en traduire l’essence. (...) Dans ce nouveau paysage éditorial, les éditions Sarbacane et la collection Exprim’ font un travail singulier, basé sur des textes urbains nourris de ces énergies.
Si le principe de la bande annonce est embryonnaire en France, il est largement pratiqué aux Etats-Unis et je vous soumets l'exemple d'Alexandra Sokoloff pour son œuvre The Harrowing. Elle est traduite en France sous le titre Le Cercle meutrier. Je suis déjà un peu plus convaincu !
Toujours en anglais, un article étonnant du New-York Times portant sur les romans à l'eau de rose japonais écrits avec le pouce (voir le site de Maho no i-rando qui affiche un million de livres !). Cette expression fait référence au mode de diffusion : sur téléphone mobile, avec un style SMS. Histoires courtes, écrites par des femmes pour des femmes.Mike Elgan pour ComputerWorld s'interroge : Est-ce que les téléphones mobiles sauveront les livres ? Après avoir souligné la difficulté à reproduire le modèle japonais aux Etats-Unis, il fustige le déclin de la lecture causé selon lui par la même chose qui cause le déclin de la télévision : le fait de ne pas devenir suffisamment participatif ! Et de voir dans le succès des romans pour mobiles une illustration communautaire de la culture ("des livres produits par mes pairs"). Bof, ça ne me branche pas du tout, du tout...