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Un Heureux Evénement - Eliette Abecassis

Par Nyxshadow @Lectures_Nyx
Un Heureux Evénement - Eliette Abecassis
Quatrième deCouverture : « Désormais, ma vie nem’appartenait plus, je n’étais plus qu’un creux, un vide, un néant. Désormais,j’étais mère. » Violent, sincère, impudique, ce roman brise tous les tabous surla maternité, cet « heureux événement » qui n’est peut-être qu’une idéologiefabriquée de toutes pièces
Note :
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Chronique deCeinwèn :Merci aux éditions Albin Michel de me donner l’occasion delire ce livre. Je voudrais faire deux remarques avant de commencer macritique : tout d’abord ce livre est une réédition. Je crois que lapremière date de parution est 2005 (il est trouvable sous plusieurs format dansplusieurs maison). Je trouve le prix trop élevé pour un roman de cette taille,mais c’est dans la gamme d’Albin Michel. Si vous ne cherchez pas à tout prixcette couverture – ou du moins une jolie – regardez peut-être du côté desformats poches. Ensuite j’ai voulu lire ce livre,à la suite du film éponyme sorti il y a quelques semaines au cinéma (par leréalisateur de Le premier jour du restede ta vie). Le film m’avait marqué et j’ai voulu alors en savoir plus surce qui l’avait inspiré. J’ai donc été très fortement marquée par ce filmpendant ma lecture, et j’en parlerai un peu en cours de chronique. L’histoire donc : un jeunecouple, ils sont libres amoureux, pas très riches mais heureux et un jourdécide de faire un enfant. On suivra alors l’expérience de Barbara, sagrossesse, l’accouchement et les premiers mois de la vie de Léa dans safamille. L’histoire est simple et en tout point reprise dans le film. Donc sivous avez déjà vu le film, son ressentit sera le même que pour le roman.Toutefois je dirai – et ce n’est pas courant – que le film apporte plus que ceroman. En effet le livre est court et assez lapidaire sur certaines choses, quele réalisateur a su développer à son avantage (seule la fin est très légèrementdifférente sur un point). Donc j’aurai une nette préférence pour la toile. D’ailleursdurant ma lecture c’est la voix de l’actrice qui me racontait l’histoire. L’écriture est en effet très trèssimple. Des phrases courtes. Des mots et des pensées. Cela se veut « percutant »mais donne surtout une image de journal intime. Si au cinéma ça se traduit trèsbien par une voix off, sur le papier j’ai eu plus de mal. Quand sur ma page j’ail’impression d’être envahi par des bulles (les « O » majuscules de lapolice choisie) ça me déconcentre franchement. Le style est pauvre car neraconte que le quotidien. Ce n’est pas donc clairement pas de la philosophie, uneétude quelconque ou que sais-je. C’est juste un témoignage plus ou moins vrai(comme dit sur la quatrième de couverture). C’est à prendre comme tel et nonpas comme argent comptant. Le livre n’a pas vocation de faire une généralité, d’encenserune chose ou d’en diaboliser une autre. Pourquoi de telles précautionsdans mes propos ? J’ai lu au gré de mes recherches des comparaisons avecdes articles de magazines, que je ne citerai pas et que de toute façon je nelis pas. Sauf que ces magazines veulent donner une manière de penser, ce livreayant plus un but « témoignage » (j’ai voulu écrire « distrayant »mais le choix de mot aurait été très malheureux). Pour ce qui est de la formedonc, le style « phrases courtes » marche bien dans le genrepercutant, en revanche l’énumération de philosophes ou de nom comme Dolto melaisse de marbre et me donne l’impression que l’auteur veut me vendre quelquechose que je ne veux pas dommage.
Maintenant revenons plus endétails sur l’histoire. L’histoire de cette jeune femme qui devient d’abordfemme enceinte puis mère. Il se passe quelque chose d’étrange avec ce livre etil faut un peu de recul pour le voir : l’auteur nous livre-t-elle sapropre vision des choses – particulièrement effrayante – ou y a-t-il une raisonderrière tout cela ? Car moi-même, en tant que femme et un-jour-peut-être-future-mère je suiscomplètement paniquée par cette vision de la maternité et du couple que nouslivre l’auteur. Si la première partie est plutôt soft, la deuxième, avec l’arrivéede la petite Léa, est tout simplement terrifiante. J’en viendrais presque àavoir peur, alors que je ne suis même pas maman ! (tout juste tante 4semaines par an). L’auteur nous livre une vision très noire de cette étape « quiaccomplit la femme dans sa plénitude » et frôle parfois le sectarismelorsqu’elle nous parle de l’allaitement ! Donc n’offrez PAS ce livre à unefuture maman ou jeune maman si vous ne voulez pas qu’elle devienne dépressive !Je dirais même, le film suffit amplement aux autres !Mais il y a une chose toutefoisque je ne peux enlever au roman : c’est la question de la place de l’homme,du père, dans tout cela. Malheureusement si la question est posée, elle n’estpas résolue. Il est facile de se situer avec le point de vue de la narratriceet de « crucifier » le pauvre Nicolas. Mais qu’en est-il des torts dela jeune Barbara ? Ce livre n’offre qu’un seul point de vue et jamais, pasmême à la fin, n’offre une réflexion sur le bien-fondé des choses ! Pourinformation, j’ai parlé avec un homme (qui a non pas lu le livre mais vu lefilm, même combat comme dit précédemment) et il a un point de vue similaire aumien : certes le personnage masculin a des torts, mais ne veut-on pas nousfaire prendre des vessies pour des lanternes sans jamais lui donner la moindrechance de dire son point de vue ? Oui Barbara est seule à la maison, maiscomme d’autre, et Nicolas s’occupe de sa fille. Barbara a largement sa part detorts, mais refuse de les voir. Je regrette donc cette diabolisation masquée dupère ;
Autre bon point, le mélange descultures et des genres, très ouvert, qui réchauffe le cœur.
En bref, ce n’est pas un mauvaisroman, mais ce n’est clairement pas ou les futures ou les jeunes mamans. Celivre ne transformera pas non plus votre Jules en papa-poule, ou un macho enféministe au grand cœur. C’est unehistoire et il ne faut pas croire que c’est toujours comme ça. C’est un livre résolument pourfemmes, à prendre à la légère et point. Certain regretteront la pauvreté dustyle et d’autre détesteront ma critique qui ne fait pas la part belle àBarbara. Tant pis chacun ses idées. 
Le film est plutôt bon, mais je ne crois pas que - si vous l'avez vu - vous aurez besoin du roman ;) j'ai préféré la toile !
Un Heureux EvénementEliette AbecassisAlbin Michel 222 pages15.90 €

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