A grand renfort d'annonces médiatiques et ministérielles, le Chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy avait promi une prime aux salariés du privé, dont les entreprises avaient distribué des dividendes sur les 2 années précédentes. Soit, environ 4 millions de personnes.
Le sarko circus s'était aussitôt mis en action et avait même avancé le chiffre de 1000 euros par salarié.
Aujourd'hui, les résultats, partiels, car les négociations courent jusqu'au 31 octobre, sont loin des espoirs soulevés par l'annonce sarkozienne.
Les exemples sont multiples, de sociétés, qui contraintes par l'obligation de négocier, font des propositions bien en deça des attentes de leurs salariés. Elles frisent le ridicule, voire l'indécence pour certaines d'entre-elles.
Deux exemples sont flagrants de la résistance des entreprises aux demandes des syndicats et des salariés.
En premier lieu, Securitas. Le groupe spécialisé dans les solutions de sécurité a fait une proposition de 3.50 euros aux syndicats. L'indécence de l'initiative de la direction de la société suédoise a été accueillie par la colère des représentants syndicaux. Le gouvernement, par l'intermédiaire de Xavier Bertrand, ministre du travail, a même qualifié l'offre de “plaisanterie de mauvais goût”.
Il y a aussi, l'exemple de ST microélectronique. Cette société a distribué en 2011, 250 millions de dividendes à ses actionnaires. Soit, selon un syndicat, 4500 € par salarié. Or, la direction propose à ses 10 000 collaborateurs une prime de 150 euros, après que les syndicats aient repoussé une première proposition à 170 euros. Là aussi, les réactions ont été vives du côté des syndicats, qui ont considéré cette malheureuse offre de “mauvaise plaisanterie”. Cependant, les organisations syndicales et les salariés du groupe ont eu une seconde mauvaise surprise, puisque le fabricant de semi-conducteurs a annoncé, depuis, des mesures de chomage partiel.
Il est certain que ces cas extrêmes, mais qui se multiplient, vont à l'encontre du ramdam gouvernemental et du brassage d'air du printemps dernier. L'annonce unilatérale de Nicolas Sarkozy se heurte aux difficultés des négociations dans les entreprises. Ces dernières privilégiant le versement de dividendes à leurs actionnaires. Quitte à le financer sur le salaire des collaborateurs.
L'homme qui se vante de vouloir réformer le capitalisme mondial ne peut même pas faire en sorte que les entreprises en France, reprennent à leur compte, les solutions que son gouvernement tente de mettre en place, en cette période préélectorale, pour essayer de répondre à une promesse de 2007. Donner du pouvoir d'achat aux Françaises et aux Français.
La nième promesse sans lendemain de Nicolas Sarkozy aura eu deux effets.
Le premier nous démontre que le Chef de l'Etat ne maitrise plus rien. Même auprès de ses plus proches amis du CAC40, il ne rencontre plus l'écho espéré. Ce qui peut laisser penser que le monde économique ne mise plus sur le toujours candidat de l'UMP et qu'il se désolidarise de ce régime qui patauge dans une ambiance de fin de règne.
Le deuxième est plus grave. L'initiative sarkozyste a fait remonter à la surface la tension qui pèse sur le climat social dans les entreprises. Face aux salaires exorbitants et aux primes que s'octroient les dirigeants des grandes entreprises, les salariés sentent monter en eux, un sentiment d'injustice que des années de Sarkozy, qui restera pour l'histoire, le “président des riches”, auront exarcébé.
Hélas, ce genre de promesse va aller crescendo avec l'entrée en campagne, du leader du l'UMP. Qui aura fait de la démagogie, son style de gouvernement et des mensonges, la base de son action.