Magazine Cinéma
Théâtre de la Michodière
4bis, rue de la Michodière
75002 Paris
Tel : 01 47 42 95 22
Métro : Quatre-Septembre
Une pièce de Robin Hawdon
Adaptée par Stewart Vaughan et Jean-Christophe Barc
Mise en scène par Jacques Decombe
Décor de Nils Zachariasen
Avec Alexandre Brasseur (Big Mac), Delphine Depardieu (Elodie), Sébastien Almar (Cédric/Eric), Martial Courcier (Dozer), Inès Guiollot (Tania), Pascal Provost (Frédéric), René Remblier (Mick le Marteau)
L’histoire : L’argent n’a pas d’odeur et l’amour est aveugle dans cette nouvelle comédie qui nous entraîne dans les dessous, pas si chics, d’un Paris secret où l’on n’est sûr de rien ni de personne…
Quatre jeunes gens vont user de subterfuges, de trahisons et de fausses identités pour échapper à l’engrenage qu’ils ont déclenché. Une course contre la montre dans laquelle les situations les plus inattendues s’enchaînent de fil en aiguille.
Mon avis : Je n’ai pas réussi à dénicher le titre original de cette pièce écrite par Robin Hawdon. A mon avis il ne doit pas ressembler peu ou prou à celui dont on l’a affublé en français. Il est sympa ce titre, le jeu de mot est bien, mais il n’a quasiment aucun rapport avec l’intrigue de la pièce qui va se dérouler sous nos yeux. Ce n’est pas bien grave, en fait, et on n’y penserait même pas si cette comédie s’était avérée réjouissante.
Je suis plutôt bon public et je sais quel investissement et quel travail cela représente de monter une pièce. Le B.A. BA c’est tout de même d’avoir une bonne histoire. Ici, et ce n’est certainement pas la faute aux adaptateurs qui ont fait avec les moyens du bord. N’est pas Ray Cooney qui veut. Malgré toute ma bonne volonté, je n’ai jamais pu rentrer dans cette histoire poussive et fumeuse. Les comédiens se démènent, font ce qu’ils peuvent, mais quand il n’y a pas la matière ça tombe à plat. Les dialogues sont aussi simplistes que les ficelles sont grosses. C’est bourré de clichés, truffé par de gags et de jeux de mots éculés. On ne nous épargne rien, jusques à, y compris, une chorégraphie improbable. Même le rebondissement final nous donne une douloureuse sensation de déjà-vu. Bref, c’est beaucoup trop parodique pour s’intéresser aux personnages.
Pourtant il y avait de quoi faire une pièce marrante avec tous les éléments mis en place. Il y a tous les ingrédients pour faire une bonne mayonnaise, mais elle ne prend pas. Les filles sont certes piquantes, mais les fameuses aiguilles, elles, sont sacrément émoussées.
Les comédiens, comme je l’ai dit précédemment, s’en sortent tant bien que mal. Pascal Provost est celui qui s’en tire le mieux, faisant preuve d’une jolie présence comique. Même si ce qu’il est amené à jouer tient parfois plus de la farce que du vaudeville... Quant à Alexandre Brasseur, il semble être gêné aux entournures dans son costume de mac. Il est en permanence dans la caricature. On dirait un truand d’opérette. On a l’impression qu’il n’a jamais trouvé le ton juste et la posture idoine. Il est en décalage ; ça donne l'effet d'un musicien qui joue une partition différente de celle des autres instrumentistes d’un orchestre.
Je ne vais quand même pas faire mon grincheux. Il y a dans la salle des gens qui rient, sporadiquement, mais qui rient.
Le théâtre de la Michodière, qui s’est fait une spécialité des comédies folles, déjantées, rythmées, nous a habitués à mieux.