Les derniers instants d’une vie pleine de fausses notes…
À l’instar de l’excellent Persepolis, Marjane Satrapi livre un nouveau récit au parfum autobiographique et puise son inspiration dans son histoire familiale. L’auteure délaisse donc quelque peu l’Historique de l’Iran pour se concentrer sur celle de son oncle Nasser Ali Khan.
Situant son récit dans l’Iran des années 50, elle narre les derniers jours de ce grand musicien qui a perdu toute envie de vivre et décide de se laisser mourir. Au fil des pages de ce récit dont l’issue est connue d’avance, le lecteur découvre que la destruction de l’instrument de musique préféré de Nasser, n’est finalement que la goutte qui a fait déborder le vase.
Servi sous la forme d’un long flashback, le récit revient sur le passé de ce père de famille de trois enfants, livrant au lecteur les clés qui permettent de comprendre le désespoir qui pousse ce musicien à se laisser dépérir. Ce compte-à-rebours des 8 derniers jours de la vie permet donc de comprendre l’acte irraisonnable de feu l’oncle Nasser, le tout sur fond d’histoire iranienne.
La narration typique de Marjane Satrapi fait à nouveau mouche, distillant ce drame familial sous forme de conte et n’oubliant jamais cette petite touche d’humour qui permet de dédramatiser une histoire qui n’a pourtant rien de réjouissant à la base. Cette légèreté emplie de poésie se retrouve également au niveau du graphisme. Un style simple et naïf que l’on prend à chaque fois plaisir à retrouver en s’étonnant de son efficacité.
Retrouvez cet album récompensé du Prix du meilleur album au Festival d’Angoulême de 2005 dans mon Best Of du Festival d’Angoulême.
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