Cette région de France plaît. Les couleurs de l’automne couvrent la nature de beauté et de sérénité. L’écume blanc crème des vagues évanouies vient échouer sur la plage désertée.
Au loin, trois pécheurs rentrent. Leurs frêles embarcations tracent dans la mer des sillons bleus. Au petit port, les mats des navires pointent vers le ciel leur bout. On eut dit des harpons sur le dos de quelques cétacés. Sur le cap, les reflets des lumières des habitations riveraines se mirent dans le bleu indigo de la mer offrant un spectacle féérique.
Là-bas, une châtelaine, reçoit madame Suudu. L'attachement maternel de cette châteleine au jeune neveu de cette peule, a tissé entre elles un indéniable lien de «énndaam" ( parenté)».
En ces lieux, le vieil homme aime confier aux galets, aux sentiers bordés de rochers, ses souvenirs, ses espoirs, ses rêves utimes que les brises matinale et vespérale, brisent et broient dans l’océan de l’oubli. Une mouette déploie ses ailes blanc-gris. Un cormoran seul, lance un appel désespéré. Puis à tire d’aile, rejoint le large.
Assis sur un tronc rescapé des naufrages du temps, le vieil homme médite. Derrière l'horizon, ses enfants et ses petits-enfants, membres actifs du mouvement « Ne touche pas à mon IWDI », tombent sous les armes du pouvoir.
Le «waraango (ici courant marin)» emporte avec lui les prières désespérées et les amertumes innommables.
L’exil est un lourd fagot que la distance et la durée finissent par rendre impossible à porter sur une seule tête.
Dehors il vente, il tempête, il tonne…La colère du ciel embrase la mer en furie que des éclairs foudroyants traversent en lame d’argent. Les éléments déchainés, déchaînent plus violemment encore mes démons : vengeance, révolte. Ivres de passion et de haine ma mémoire chavire, mon esprit s’embrume, mon corps cède sous le poids des ans.
Les mains jointes, j’implore DIEU!
Ici ,presque au point de séparation de l’Afrique et de l’Europe, la météo annonce un début d’automne maussade.
Moi déjà à l’automne de ma vie, j’ai le vertige !
Doyen