L’indignation planètaire par le petit trou de la lorgnette

« D’Amérique jusqu’en Asie, d’Afrique à l’Europe, les peuples se lèvent pour revendiquer leurs droits et réclamer une vraie démocratie », explique le manifeste du 15 octobre : « les puissances travaillent pour le bénéfice de quelques uns, ignorant la volonté de la grande majorité. Cette situation intolérable doit cesser« .

Voilà qui est typique de la démarche des médias d’aujourd’hui, qui privilégient le spectacle à l’investigation, au travail d’analyse et à l’objectivité… A propos des mouvements internationaux des indignés d’aujourd’hui, qui ont été un incroyable succès, sur quel aspect insistera-t-on plus volontiers ? Quelles seront les images que l’on vous assènera en premier ? je vous le donne en mille, et vous le verrez demain, quand vous lirez ces lignes : je vous parie mon billet qu’elles ressembleront à celles qui suivent, probablement plus médiatiques et sources de buzz élevé au rang de valeur fondamentale et internationale…

La palme de cette logique de journalisme étriqué revient à BFM TV :

Manifestations des Indignés : violences à Rome

Euronews ne fait pas mal non plus dans le genre en sortant un seul article sur le sujet, au titre qui lui appartient :   Les casseurs s’invitent parmi les « indignés » à Rome. Dans le journalisme, on choisit l’angle d’entrée que l’on veut. Celui-ci, le choix de la violence, est manifestement plus vendeur, même s’il ne correspond pas à la réalité globale observée.

En effet, des centaines de manifestations ont eu lieu à travers le monde, de manière particulièrment pacifique, forçant le respect des observateurs de tous bords.

Qui, pourtant, parmi les journalistes, relève le tour de force qu’il ya d’organiser une manifestation planétaire majoritairement si pacifique, avec si peu d’incidents, dont à ma connaissance aucun de mortel, à déplorer ?

Même dans la manière de faire son métier de journaliste, visiblement, un autre monde est possible…

N.B. : hélas, je regrette qu’en France, la mobilisation soit si faible… Et je ne m’explique pas pourquoi. Serions nous plus résignés qu’ailleurs ? Si quelqun a la réponse… je suis preneur.