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#Primaires

Publié le 15 octobre 2011 par Ivanberaud
Comme le titre Libé : "elle ou lui ?"

#Primaires

De divers blog

Je participerai demain à la grande manif' anti sarko, car je pense qu'il est temps de chasser celui qui chaque jour abaisse la France, la divise, réduit la fonction présidentielle à celle de pop star. Je pense qu'il est temps de chasser celui qui a échoué sur le plan économique, et à l'international, sur celui de la sécurité intérieur comme sur celui de la défense de la laïcité face à l'invasion des religions. Il est temps de chasser celui qui a joué du communautarisme, divisé la république. Il est temps de chasser celui qui laisse s'effondrer le système éducatif, qui laisse la jeunesse sans avenir. Il est temps de chasser celui qui laisse sans financement les retraites, l'assurance chômage, la sécurité sociale. Il est temps de chasser celui qui laisse monter la corruption, la bulle de l'immobilier...
Voilà quelques raison pour lesquelles je participerai à la grande manif' anti saroko de demain.Pour que cette manif' soit une réussite, il faut un vainqueur, net, précis et sans bavure.
Alors je voterai pour celui peut incarner le plus large rassemblement au second tour face à sarko.
Aujourd'hui des deux candidats en présence, nul ne sait ce qu'ils feront sur la crise, la fiscalité, l'éducation, la politique internationale. Leurs différences sont jugées ténues puisque personne ne sait ce qu'ils pensent ou ce qu'ils feront. Je voterai donc pas sur ce qu'ils feront, mais sur ce qu'ils incarnent face à sarko.
A défaut de les départager sur leur actions futures, on nous propose de les départager sur leur personnalité. La belle affaire ! L'un serait l'incarnation de la gauche brutale, l'autre de la gauche mole. L'un de l'intelligence de l'esprit, l'autre du système... Joker ! Si l'on avait voulu les départager sur leur personnalité, c'est ceux qui les connaissent, qui les fréquentent au quotidien, les dirigeants du PS qui auraient du choisir. Mais incapable de le faire, il nous renvoie la balle. Et sur ce sujet, nous n'en savons rien. L'un dur, l'autre mou ! faudra-t-il de la mollesse pour amortir les coup de la droite ou de la dureté pour les rendre. Et sont-ils véritablement l'un mou, l'autre dur. Qu'en sais-je ? S'ils voulaient jouer à ce jeu là, il fallait que ce soit la direction du PS qui tranchent, pas des électeurs qui ne les connaissent pas.
Alors je voterai sur ce qu'ils incarnent face à sarko.
Les clans et les lobbys se lancent dans la bataille pour soutenir leur poulain. Alors pour vous aider à trouver qui incarne à mon sens la plus grande chance d'un rassemblement face à sarko sachez que :
  • Je voterai comme mon maire ;
  • Je ne suivrai pas les consignes implicites de mon parti politique ;
  • Je ne suivrai pas les consignes explicites des anciens dirigeants de mon organisation syndicale ;
  • Je suivrai les consignes implicites de nombreux dirigeants syndicaux.
Attention, piège, le terme "candidat" est sous mon clavier un terme générique qui couvre tout autant une femme qu'un homme !
Et rendez vous dès dimanche soir dans l'unité face à sarko !
Pour autant lors des présidentielles, je voterai pas social démocrate au premier tour. J'attend toujours de savoir ce que le candidat socialiste (je parlerai pas par charité de l'autre branche de la social démocratie le Front de Gôche) fera
  • Face à la crise de la dette
  • Face à la crise économique
  • Quelle politique d'orientation de l'investissement il conduira ?
  • Quelle réforme fiscale ?
  • Quel financement des politiques sociales (retraites, sécu, dépendance, chômage, famille) ?
  • Quelle politique de l'éducation ?
Alors faute de réponse à ces questions, je voterai probablement pour un candidat, le plus microscopique possible, afin que le candidat social démocrate ne croit pas que puisse être en accord avec des idées qu'ils n'auraient explicité. Au second tour, j'éliminerai évidement le candidat sarkozyste.
Enfin on peut rêver que d'ici mai, la social démocratie française défende enfin un programme dont il sera plausible qu'elle le mette en oeuvre.
Mais pourquoi diable ont-il fait des primaires ?
Aussi paradoxal que cela paraisse, je reste farouchement opposé au principe des primaires. En déléguant aux électeurs, sans filtre préalable, le choix des candidats, la branche socialiste de la social démocratie française a définitivement enterré sa raison d'être.
A l'origine la social démocratie a été créé par Engels pour unifier et donner un débouché politique (lire aussi)
#Primaires
aux différentes associations, syndicats, mutuelles, coopératives créés par le mouvement ouvrier. Selon les différentes traditions nationales certaines de ces associations (par exemple les syndicat en Angleterre) ont créé le parti social démocrate, d'autre s'y sont plus ou moins associé.
En France, la résistance au lien organique entre les associations, les mutuelles, les syndicats d'un coté et la SFIO de l'autre ont été très forte (charte d'Amiens de la CGT par exemple). Seul le parti communiste, arrive après sa phase de bolchevisation à coordonner réellement les activités dans les syndicats, les associations et les mutuelles. Il lui faudra néanmoins attendre 1934 pour se débarrasser des dernier minoritaire de la CGTU. A partir de 1981, la marginalisation du PCF a pour effet immédiat de rendre leur liberté à ces organisations.
Quoi qu'il en soit, le projet politique de fond de la social démocratie d'incarner le débouché politique aux luttes de la classe ouvrière a été globalement un échec. Seule une courte parenthèse de 1947 à 1968 a été marqué par une réelle domination du PCF sur la CGT et une partie de la vie associative permettant un encadrement de la classe ouvrière. Pour autant (scission de Fo par exemple, échec de l'opération des assise pour le socialisme...), le mouvement syndical et associatif a toujours tenté de résister à son instrumentalisation politique.
La primaire socialiste abouti à renversement saisissant de la perspective. Le politique n'est plus le moteur de la dynamique. Ce sont les syndicats, les associations, les mutuelles qui sont les moteurs et le politique qui enregistre. On le voit bien au lissage de poil permanent dans les débats du premier comme du second tour.
La logique n'a pas encore été conduite au bout, et au final le monde social a été observateur, mais on voit bien la tentation, à l'américaine, d'une intervention directe du monde social dans les débats par la sélection des candidats, la mise à disposition de moyen humain et financier.
Les électeurs seront-ils propriétaires de leur syndicats, de leur mutuelles ou leurs association, rien n'est moins certains. Par contre le premier effet visible, c'est que le programme du PS est le grand inconnu du débat. Pourtant il vient d'être élaboré. Mais comme aux Etats Unis, ce qui compte c'est le candidat, son programme, ses équipes. Le parti lui est devenu inexistant, tout comme ses militants. Acceptera-t-on en 2017, que des syndicats, des associations ou des mutuelles financent des candidats en échange de la prise en compte de leur revendication dans le programme du candidat financé : rien n'est moins sur. Les adhérents accepteront-ils des consignes provenant du monde social ? Les respecteront-elle ? Mon petit doigt me dit que non.
La social démocratie a cherché un renouvellement à son épuisement historique, il vient probablement trop tard. Mais les électeurs ont certainement pris goût à la sélection des candidats, il est fort probable qu'elle se développera accentuant la dissolution de la forme classique des parti politique centré sur la figue du militant désintéressé et sincère !

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