En Ouzbékistan, les deux mois d’été ne ressemblent pas vraiment à des vacances pour les enfants, qui doivent servir leur pays et travailler dans les champs.
Pendant la saison des récoltes, cette république d’Asie centrale se livre à un rituel obscure digne des commandos de travailleurs soviétiques : le président Islam Karimov mobilise le peuple. Près de deux millions d’écoliers sont envoyés dans les champs pour récolter « l’or blanc« , ainsi que l’on surnommait déjà le coton à l’époque de Staline.
Les enfants devaient rapporter dix kilos de coton par jour. « J’ai eu du mal à en ramasser 3 kilos« , confie-t-elle. Son salaire : 60 sums par kilo, soit à peine 3 centimes d’euros. Pour les écoliers plus âgés, c’était encore pire : les professeurs retenaient purement et simplement leurs salaires et ceux qui n’arrivaient pas à tenir le rythme étaient battus. En octobre 2008, une jeune fille de 17 ans s’est même pendue en bordure d’un champ. Elle ne supportait plus la pression exercée par son professeur, pouvait-on lire dans les neuf lignes résumant sa mort.
Face à ce terrible fléau, 60 groupes et marques d’habillement, comme Adidas, Burberry, C&A, Columbia, YSL, et PPR se sont engagés, aux côtés de l’American Apparel & Footwear Association (regroupant 800 marques) à ne plus utiliser de coton ouzbek récolté par des enfants forcés à travailler. Un engagement qui prendra fin lorsque l’Organisation internationale du travail (OIT) aura pu vérifier l’abolition de cette pratique.
Le 10 septembre dernier l’association Human Rights Watch (HRW) saluait la décision prise par les organisateurs de la Fashion Week de New York d’annuler le défilé de la fille du président ouzbek – qui devait présenter sa ligne Guli – en raison des » violations des droits de l’homme dont il s’est rendu coupable », déclarait la HRW.
Extraits de PressEurop – Fashionmag.com