L’Or blanc d’Ouzbékistan est loin de briller par ses pratiques de récolte…

Publié le 15 octobre 2011 par Carocahors

En Ouzbékistan, les deux mois d’été ne ressemblent pas vraiment à des vacances pour les enfants, qui doivent servir leur pays et travailler dans les champs.

Pendant la saison des récoltes, cette république d’Asie centrale se livre à un rituel obscure digne des commandos de travailleurs soviétiques : le président Islam Karimov mobilise le peuple. Près de deux millions d’écoliers sont envoyés dans les champs pour récolter « l’or blanc« , ainsi que l’on surnommait déjà le coton à l’époque de Staline.

Le coton est l’une des principales sources de revenu pour les élites du pays après le gaz et l’or. Son prix n’a jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui. Mais cela ne fait pas le bonheur des enfants ouzbeks. L’année dernière Nasira avait 11 ans quand elle a fait les récoltes. Tous les jours, pendant un mois, elle est partie avec sa classe à 7 heures du matin pour aller sur les champs et ramasser du coton jusqu’en début de soirée.

Les enfants devaient rapporter dix kilos de coton par jour. « J’ai eu du mal à en ramasser 3 kilos« , confie-t-elle. Son salaire : 60 sums par kilo, soit à peine 3 centimes d’euros. Pour les écoliers plus âgés, c’était encore pire : les professeurs retenaient purement et simplement leurs salaires et ceux qui n’arrivaient pas à tenir le rythme étaient battus. En octobre 2008, une jeune fille de 17 ans s’est même pendue en bordure d’un champ. Elle ne supportait plus la pression exercée par son professeur, pouvait-on lire dans les neuf lignes résumant sa mort.

Face à ce terrible fléau, 60 groupes et marques d’habillement, comme Adidas, Burberry, C&A, Columbia, YSL, et PPR se sont engagés, aux côtés de l’American Apparel & Footwear Association (regroupant 800 marques) à ne plus utiliser de coton ouzbek récolté par des enfants forcés à travailler. Un engagement qui prendra fin lorsque l’Organisation internationale du travail (OIT) aura pu vérifier l’abolition de cette pratique.

Le 10 septembre dernier l’association Human Rights Watch (HRW) saluait la décision prise par les organisateurs de la Fashion Week de New York d’annuler le défilé de la fille du président ouzbek – qui devait présenter sa ligne Guli – en raison des  » violations des droits de l’homme dont il s’est rendu coupable », déclarait la HRW.

Extraits de PressEurop – Fashionmag.com