Le troisième album est toujours la pièce centrale dans l’histoire d’un groupe. Car il est celui qui fait souvent preuve de maturité. Mais, d’un autre côté, il peut être aussi significatif d’un changement, synonyme soit de déception, soit d’une entière surprise teinte d’une satisfaction insoupçonnée. Et du côté de Birdy Nam Nam, groupe de talent, je ne savais pas trop sur quel pied danser tant l’épreuve de la troisième galette pouvait être un risque.
Pour rappel, le collectif a été champion du monde dans la catégorie « World Team Championship » lors du DMC (Disco Mix Club) en 2002 et il a, plus récemment, obtenu une Victoire de la Musique en 2010 dans la catégorie révélation Électronique ou Dance de l’année. Ils étaient notamment opposé à de sérieux challengers, comme Wax Tailor et Air.
Forcément l’album est attendu au tournant mais, comme le dit si bien DJ Pone (membre du groupe), « ce disque risque de suspendre ». Le titre de la nouvelle galette, Defiant Order, porte ainsi bien son nom. Alors on prévient tout de suite tous ceux qui aimaient le quatuor français pour leurs titres « Abesses » ou encore « Parachute Ending », préparez vous à redécouvrir une nouvelle facette des Biry Nam Nam.
En effet, Defiant Order laisse toujours la place à un univers psychédélique déjà présent sur Manual For Successful Rioting mais, si j’oserais dire, est moins dance-floor et beaucoup plus basé sur une certaine acidité, rythmique notamment. Avec des beats qui rappellent la fameuse techno de Détroit des années 80.
Le résultat, atypique, montre une certaine évolution de la démarche de Birdy Nam Nam, qui est d’abandonner les samples pour une production totalement concentrée et créée sur ordinateur. La fin des samples pour donner l’impression de vouloir impressionner par ses propres sons ? Une forme de maturité pour certains, un risque pour d’autres.
On ne peut que rendre hommage à cette volonté, à l’heure où réaliser du mainstream option soupe semble être le plus aisé pour percer dans la musique électronique. Birdy Nam Nam s’attache ainsi à ses racines, et on ne peut qu’apprécier malgré (ou pas) un résultat qui en déroutera plus d’un.
PS : le groupe se produira dans toute la France en Novembre et à Paris le 19 au Zénith