Il se jeta dans le taxi. "A Roissy Charles de Gaulle, s'il vous plait" dit-il dans un souffle. Le chauffeur africain le regarda d'un oeil interrogatif par le rétroviseur. "Pas de probléme" lui répondit-il avec un grand sourire. La Mercedes démarra silencieusement, pendant que le pilote qui avait conservé ses écouteurs, activait son compteur et lançait la playlist de son iPhone.
Le passager sorti de sa malette son iPad pour vérifier dans ses mails la confirmation de l'heure et du N° du vol. Le faufilement audacieux du taxi au milieu des files de voitures le faisait osciller, et ce merveilleux outil technologique se mettait instantanément en mode paysage, portrait, paysage, portrait...Il émetta presque silencieusement un juron devant cette frénésie d'alternance instable, et réussi enfin à la bloquer contre son ventre.
Il lui restait 35 minutes avant l'embarquement. Le taxi s'était bien débrouillé. Il attaquait le périphérique, file de droite, puis file de gauche . Cela dénotait une bonne connaissance dans la fluidité des moyens de locomotion de la capitale.
C'est à ce moment que l'odeur qu'il avait senti en se jetant dans le taxi, se fit un peu plus présente. Il regarda autour de lui. Non, il n'y avait pas ce petit sapin vert qui pendait au rétroviseur, pas plus que cette petite fiole fixée à la place de l'allume cigare. Son nez un peu entrainé, commença à analyser les informations détéctées par ses multiples capteurs. Rose, Violette, un fleuri un peu lourd avait laissé son empreinte dans l'univers cuir de la limousine allemande.
Comment était elle ? Rousse, les cheveux mi-long, maquillée avec un carmin rouge qui lui dessinait nettement les contours de sa bouche pulpeuse, les yeux clairs, et la peau diaphane. Elle portait une robe à motifs fleuri de chez Prada, Fendi, ou peut être Saint Laurent ? Ou plutôt brune, habillée d'un ensemble tailleur structuré qui lui faisait des épaules carrées, cheveux court, sans maquillage, mais avec un collier de perles blanches immaculées, qui reposait sur un corsage nude largement échancré sur une poitrine que la plupart des hommes qualifierait de discrète ? Géographiquement il s'éloignait de Paris, mais olfactivement il s'en rapprochait. Dans les deux cas il les voyaient avec des stilettos, modèles à lanière qui laissaient apparaitre la cheville et les rendait plus grandes et élancées.
Soudain une sonnerie de vibreur se fit entendre dans l'habitacle. Le chauffeur concentré sur la circulation jeta rapidement un regard dans sa direction. La main dans la poche, le passager constata que son iPhone ne bougeait pas. Pourtant le vibreur avait légérement augmenté d'intensité. Il comprit rapidement la situation. "Oh, mon portable a glissé" dit il au chauffeur en prenant l'air assuré. Il se pencha et attrapa un Blackberry white qui avait commencé une rotation sautillante et attirait son attention sous le siège du conducteur. Il le ramassa, vit une petite enveloppe qui clignotait sur l'écran tactile dont une rose claire composait le fond d'écran. Il cliqua sur la touche rouge et le mis prestement dans sa poche. Rousse ou Brune, le retour sur Paris serait passionnément fleuri.
Paris d'Yves Saint Laurent a été crée en 1983. Le départ est composé de notes florales-fraîches telles que la bergamote, le géranium et l'aubépine. Le coeur est rayonnant avec le mimosa, les roses et la violette. Par les bois, le fond est sensuel, ambré et musqué.
C'est un bouquet floral qui marie la rose et la violette, symbolisant cette féminité tant admirée par Y.S.L.
Notes de tête : Bergamote, Geranium, Aubépine, Jacinthe
Notes de cœur : Mimosa, Rose, Violette, Muguet
Notes de fond : Bois de Cèdre, Santal, Heliotrope, Ambre