Spastic Joy, duo montréalais réunissant Menes et Rubin Vitriol, fédère beaucoup trop de personnes talentueuses autour de ses mélodies sombres et synthétiques pour qu’il ne s’agisse, au bout du compte, que d’un énième feu de paille. Proche musicalement de The KVB (lire), mais s’en distinguant par cet entremêlement de voix masculine et féminine, Spastic Joy sort une première cassette, God’s Lover, via Clan Destine Records, mixée par Xavier Paradis (Automelodi) et masterisée par Carl Clandestine. Minimalistes à souhait, les nappes cold-wave des Canadiens s’insinuent gracilement à la faveur d’une nuit balayée de pluie, s’éprenant d’un même mouvement de classique du genre tel le Hello/Goodbye des Allemands de Modern Art repris en face B. Histoire de bien faire les choses, Ela Orleans s’est attelée à la mise en images de The Mission, premier extrait dévoilé de ladite cassette. Hommage aux jumeaux George et Mike Kuchar – réalisateurs cultes de films de série B sans le sou, jonglant pertinemment entre avant-garde et grand public – et poursuivant habilement les travaux de la Polonaise désormais basée à Brighton (voir), la vidéo qui en résulte retranscrit à merveille la douce loufoquerie instiguée sur ce morceau par nos deux Spastic Joy, entre soucoupes volantes brinquebalantes et personnages résolument hystériques.