[Critique] Les Trois Mousquetaires

Note de l’Auteur :

4,5/10

La Critique :

La nouvelle adaptation du roman culte d’Alexandre Dumas par… Paul W.S. Anderson. Le papa, entre autres, de deux volets de « Resident Evil« , de « Alien VS Predator » et de « Course à la Mort« . Cette année, c’est la deuxième fois qu’une oeuvre francophone est adaptée à la sauce américaine, après « Les Schtroumpfs« . Pas mauvais, ceci dit. Mais pas sûr que Anderson était le plus disposé à réaliser « Les Trois Mousquetaires« . Et pour cause, il y a du bon et du mauvais.

Le film a ses bons côtés. L’ensemble est sympathique et sent le film à tendance familiale. D’ailleurs, la mise en scène de Anderson penche parfois, mais assez rarement tout de même, dans une théâtralité qui ferait presque passer le film comme une adaptation fidèle. En parlant de fidélité, la reconstitution des décors est excellente et très soignée. Et enfin, le casting est remarquable : j’insiste sur Orlando Bloom, acteur rare mais talentueux, tout à fait à l’aise dans le film en costumes. Sa présence n’est pas donc pas sans rappeler « Pirates des Caraïbes ».

En effet, « Les Trois Mousquetaires » semble sans cesse marcher sur les traces de la célèbre saga, costumes et combats à l’épée obligent. Mais alors pourquoi le film n’arrive à convaincre ? Tout dans ce film n’est utilisé qu’à moitié. La mise en scène de Paul W.S. Anderson (on précise toujours W.S. pour ne pas confondre avec Paul Thomas Anderson) est d’une grande balourdise, balayant d’un coup sec tout moment de romantisme et scène dramatique en petit revers de scénario peu crédible. Les personnages ont beaux êtres bien campés, ils sont survolés. Si D’Artagnan est bien le vrai héros, les autres semblent n’être que des faire-valoir. Un comble pour ce casting de luxe. Une preuve que la direction d’acteurs de Anderson n’a jamais été le point fort de ses films. Le scénario, quant à lui, lorgne souvent vers l’esprit « L’Agence Tous Risques » au 17ème siècle. Tout ce qu’aurait du être ce film, en fait. Mais ça ne marche pas, car « Les Trois Mousquetaires » est décousu, incohérent, et sans ton épique. Pire encore, le divertissement, seule chose qui survit au film, est parfois entaché par une intrigue grossière, qui, si elle avait reçu un autre traitement, aurait fait passer cette adaptation pour l’un des blockbusters de cette fin d’année.

Le bilan, lui, est déjà arrivé : mise en scène fade, passant à côté de tous les moments de grâce, scénario décousu à l’extrême, personnages aussi cherchés que les figurants d’une série française… Au fond, tout cela est assez sympathique, et tout semble tellement absurde et surdimensionné que cela fait rire. On peut donc parler de divertissement. De plus, la fin rehausse un peu l’intérêt : de toute évidence, une suite se prépare. On reste donc sur sa faim mais on espère que le deuxième opus sera tout ce qu’aurait du être ce film : plus fun, plus drôle, plus vraisemblable (!), moins décousu, moins absurde, moins à côté de la plaque. Bref, quelque chose qui ressemble vraiment à un bon film plutôt qu’un produit en forme de blockbuster à la petite semaine.

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