Magazine Société
La chancelière allemande Angela Merkel admire l’ange et la mère qu’elle vénère.
- Quel joli tableau de Bellini, quelle grâce, soupire-t-elle, si seulement la situation européenne pouvait trouver cette sérénité, cette solennité.
Elle va recevoir Nicolas tout à l’heure et a besoin, préalablement, de se replonger dans la médiation spirituelle avant d’affronter le petit énervé.
A l’ordre du jour toujours et encore la crise financière. Il s’agit de se mettre d’accord avec le futur nouveau papa élyséen d’un terrain d’entente sur la procédure à adopter pour recapitaliser les banques européennes.
Car les banques de l’UE commencent à vaciller sur leur socle d’actifs toxiques que les banques à subprimes leur ont refilé comme une satanée patate chaude.
Comme l’a suggéré la Dame du FMI, une certaine Lagarde, il serait souhaitable que les banques de l’UE se recapitalisassent.
Donc Nicolas a rencontré pour la 42,6 ème fois (42,75 fois selon les syndicats métallurgistes de la Ruhr) la chancelière qui ressemble de plus en plus à Martine Aubry, mais en blond à moins que ce ne soit la Lilloise qui ressemblât à la teutonne mais en brun. Allez savoir ! En politique ça change tout le temps !
Là n’était pas le problème de toute façon. Les deux chefs d’Etat ont devisé de visées, de vaseux « vas-y ! » pour finalement se mettre d’accord :
- Il faut récapituler, a lancé Nicolas, Angela l’atteste !
- Non Nicolas, il faut recapitaliser ! RECAPITALISER les Banques !
- Ah ? J’avais mal compris !
Pas plus sourd que celui qui ne veut pas comprendre. Nicolas n’a pas envie de recapitaliser les banques françaises ! Les établissements cocardiers lui mettent la pression pour ne pas tomber dans une telle extrémité, BNP Paribas en tête.
- Nous serons au niveau exigé par les nouvelles normes dites de Bâle 3 [les nouvelles exigences réglementaires post-crise] dès le 1er janvier 2013", précise, péremptoire, BNP Paribas.
Les dirigeants de la noble banque rappellent le sublime paradoxe : faire une augmentation de capital aujourd’hui, au cours actuel de l’action BNP Paribas, pénaliserait considérablement les actionnaires actuels de la banque !
Mais c’est pourtant vrai ! Une augmentation de capital par création d’actions nouvelles risquerait de léser les détenteurs d’actions actuellement survivantes ! Comme l’action BNP ne cesse de chuter dans l’abysse Cac 40 il ne serait pas sage de pondre des nouvelles actions au cours de 21 € (cours vaguement actuel) car la valeur moyenne d’une action (capital / (actions anciennes + actions nouvelles)) serait minable et ferait fondre la valeur initiale des toutes premières actions !
Une décote serait au rendez-vous et les actuels actionnaires réfléchiraient à deux fois avant d’acheter des actions neuves cotées selon les lois de la crise.
Par pénurie d’amateurs c’est l’Etat (donc nous contribuables) qui devrait alors mettre la main à la poche et puiser dans son budget pour renflouer le capital propre des banques !
Car l’objectif est là : il faut sécuriser les banques en les forçant à augmenter leurs fonds propres. C’est ce que clame José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne.
Il faudrait arriver à 9% de fonds propres, lance un économiste au nom de Plane, spécialiste du vol interbancaire aux zèles à réaction spéculative.
En France, certaines banques n’ont pas encore atteint ces fameux 9 % de fonds propres. Si la BNP (9,6 %) et la Société générale (9,3 %) semblent de bons élèves il n’en est pas de même pour le Crédit Agricole (8,9 %) et d’autres établissements seconds couteaux !
Mais comment obtenir des fonds propres avec de l’argent sale et toxique ?
Comment va-t-on augmenter les capitaux des banques si ce n’est qu’en empruntant à d’autres banques qui elles-mêmes puiseront dans la poche du contribuable ou de l’épargnant encore confiant dans le système ?
Oui, il faut des moyens, donc des attributs ni trop hauts (de toutes façons le haut se cache puisque haut s’terre !) ni trop bas (impossible à trouver lui aussi car le bas, bas coule !)
Où trouver ces moyens ? Chez les Français, les Français moyens, les classes moyennes. Ces classes jamais ne déclassent. Elles évitent la paupérisation sans jamais atteindre l’asymptote des millionnaires. Aussi paient-elles pour les pauvres (solidarité oblige) et pour les riches (bouclier fiscal se doit !)
L’argent est un long fleuve tranquille. Il prend sa source au mont « Gerbent de gens ». Ill coule sur les plaines qui daignent l’accueillir. Il peut irriguer la vaste prairie bancaire par ses affluents d’épargne ou hydrogéner l’immense plateau fiscal par de petits ruisseaux comme le TVA (Très vif affluent) ou l’IRPP (Immuable Ruisseau par Pluviométrie Permanente)…
Puis il se jette dans l’amer ! Le soleil des paradis fiscaux vient alors le réchauffer et le transforme en vapeur opaque et trouble. Ce gaz se liquéfie parfois et redevient une liquidité abondante qui détient la propriété de blanchir tout ce qu’elle inonde.
Mais parfois le gaz ne daigne pas revenir à l’état aqueux et s’accumule pour former une jolie bulle spéculative. Un nuage cumule us et coutumes rentières jusqu’à ce que l’orage éclate. Mille gouttelettes acides retombent pour ronger les coffres métalliques dont l’érosion fait pitié !!
La météo n’arrive pas encore à prévenir ses dérèglements erratiques !
L’humanité impuissante s’en réfère à des solutions basiques et archaïques : parapluies plus ou moins dorés, digues (dingues donc !!)…
Pauvre de nous !!