Opeth
Heritage
Roadrunner (2011)
A l’origine groupe de Black Metal, qui par la suite c’est orienté vers le Death Metal pour finalement prendre un tournant important dans son histoire avec l’album « Watershed » sortie en 2008, où Mikael Åkerfeldt, qui est le compositeur principal du groupe, a ouvertement amorcé un virage vers un rock progressif teinté de métal, c’était donc avec curiosité que l’on attendait la sortie du dernier opus du groupe : « Heritage ».
Et autant le dire tout de suite, « Heritage » risque d’être l’objet de la discorde entre les nombreux fans du groupe. D’un côté nous aurons les puristes qui n’auront jamais vraiment compris ni apprécié le changement radical de style et de l’autre nous aurons les fans qui au contraire ont apprécié le changement et savourerons donc avec joie ce nouvel album, car il faut le savoir, « Heritage » n’a plus grand chose de métal, mais alors plus du tout.
A l’image du single « The Devil’s Orchard », titre à 200% rock progressif, au mises en place impressionnantes, frisant le génie de Emerson, Lake & Palmer. En fait tout au long de l’album nous saurons apprécier l’univers unique des 70′s, avec ses groupes incontournables que sont King Crimson, Pink Floyd, Emerson etc.
Le suspens n’aura donc pas duré très longtemps, car chaque titre de l’album s’éloigne littéralement du métal brutal et direct des débuts de Opeth, laissant place à un rock sobre, accrocheur, composé de main de maître, où chaque membre du groupe tient sa place à merveille en étant techniquement impressionnant.
A la fois planant, sobre, puis énergique et puissant, tout est réunis dans cet album pour plaire à un grand nombre d’auditeurs.
Certes les fans de la première heure qui ne se seront jamais réellement remis du virage total effectué par le groupe auront certainement beaucoup de mal à apprécier l’album dans son intégralité et cela est bien dommage, car Opeth signe là un excellent album. J’ai envie de dire « rafraîchissant », ce qui est plutôt contradictoire pour un album qui transpire les années 70. La production de l’album sonnant toute fois très actuelle, rendant ainsi certains titres comme « Slither » puissant, accrocheur sonnant peut être trop comme du Symphony X ou autre groupe métal prog’ un peu cliché.
« Heritage » comme son nom l’indique, semble bel et bien être un hommage à tous ces groupes majeurs du rock prog’ qui ne cessent malgré les années d’influencer de nombreux artistes. Et quand le talent est au rendez-vous, ce qui est le cas pour Opeth, le résultat ne peut être que réussi.
Les fans sauront donc faire leur choix, écouter cet album avec plaisir et apprécier le gros travail du groupe, ou maudire Mikael Åkerfeldt et sa bande et retourner écouter les albums black métal des débuts de groupe en attendant le prochain Burzum qui lui au moins n’est pas encore sortie de son black métal roots et sans surprise.