Le Manoir de Chanceaux se situe en bordure de la route qui mène de Saint-Jouin-de-Blavou au Pin-la-Garenne.
Il montre, dès l'abord, ses murs austères en pierres de taille, percés de rares et étroites meurtrières. Son aspect extérieur rappelle l'objectif de défense du bâtisseur: murs presque aveugles, porte cherretière surmontée des deux rainures qui permettaient jadis le passage des bras du pont-levis.
On remarque également, à gauche de l'entrée, deux corbeaux qui soutenaient certainement une bret-che disposée au-dessus d'un passage pour gens à pied. Il faut ajouter que, jadis, le manoir était entièrement entouré de douves. Cette apparence sévère se trouve, fort heureusement, tempérée par le jeu subtil que composent les différents volumes des toitures, pacifiquement armées de leurs souches de cheminées. De plus, une agréable lucarne en pierre, de style classique, surmonte l'entrée.
Si, à l'époque de la construction du manoir, qui remonte au XVI ème siècle, le besoin de se protéger était encore impératif, le souci d'esthétique n'était pas absent des préoccupations du bâtisseur. C'est ainsi que le plafond du passage charretier, percé dans le pavillon d'entrée, fut orné de caissons de style Renaissance, toujours existants; les fenêtres du corps d'habitation, donnant sur la cour intérieure, ont également conservé leurs meneaux de pierre. Ajoutons enfin qu'existait une galerie à arcades dont certaines traces restent visibles.
Un peu à l'écart, se dresse une chapelle bâtie au XVII ème siècle et dédiée à Saint Marc. Ravagée par un incendie, elle fut reconstruite au siècle suivant.
Le fief de Chanceaux était tenu, au milieu du XV ème siècle par Georges Havart. Une cinquantaine d'années plus tard, il passa à Jehan Poussart. En 1541, Charles Poussart était panetier du roi et Chambellan de Marguerite de Navarre, il céda le domaine de Chanceaux à Jean d'Estouteville, Lieutenant Général du Roi.
Le domaine et le châteaux furent vendus au milieu du XVIII ème siècle, par Jean de Barat et Louis d'Angennes à René du Grenier qui possédait aussi le Manoir de la Pellonnière situé au Pin-la-Garenne.