Sun-yeong, une jeune femme enceinte rentre chez sa mère en taxi. Elle le partage bientôt avec un auto-stoppeur dont elle ne voit pas le visage. Ce dernier sans gêne et faisant preuve d’une certaine impolitesse connait tout de sa vie ainsi que celle du chauffeur. Alors que le taxi continue sa route, l’homme égrène un compte à rebours. Lorsqu’il arrive à zéro, une lumière éblouissante jaillie. Sun-yeong se réveille, seule…
End of Animal n’est pas facile d’accès et fait partie de ces films, qui indubitablement, feront débats. En ce qui me concerne, il est habité d’une force peu commune qui parvient à allier film d’auteur et de genre. A travers cette œuvre à la fois dure, sale et obscène, Jo Sung-hee dépeint les relations humaines dans une société qui se désagrège. On perçoit les instincts grégaires qui nous habitent tous. Un instinct animal qui se propage tout au long du film comme cette fin de monde. Dans cette campagne perdue, le cinéaste développe une atmosphère pesante et crépusculaire qui interroge sur la place de la femme dans la société mais s’emploie également à placer Dieu au centre des évènements qui se jouent. Est-ce un dessin de Dieu ? Ou du Diable ? Alors qu’on assiste incontestablement à la fin du monde par le biais d’un monstre qui rôde (l’un des anges de l’apocalypse ?), nous suivons la survie de Sun-yeong, perdue au milieu de nulle part, dont la grossesse est avancée. Elle rencontrera sur sa route des âmes perdues qui n’ont plus aucun espoir. Nous sommes confrontés dès lors à un cauchemar qui communique un certain malaise.
End of Animal est d’un intérêt certain. Il est de ces films qui interpellent par le trouble qu’il suscite. Il est de ces films qui laissent de nombreuses interrogations sans réponse, comme si le cinéaste souhaitait nous voir prolonger son œuvre en ne refermant aucune porte. Rien que le titre est des plus évocateurs sur la condition humaine. Bref. Un cinéaste à suivre !
I.D.