" Sur les rives d'un lac glaciaire au coeur de la péninsule de Kenai, en Alaska, Irene et Gary ont construit leur vie, élevé deux enfants aujourd'hui adultes. Mais après trente années d'une vie sans éclat, Gary est déterminé à bâtir sur un îlot désolé la cabane dont il a toujours rêvé. Irene se résout à l'accompagner en dépit des inexplicables maux de tête qui l'assaillent et ne lui laissent aucun répit. Entraînée malgré elle dans l'obsession de son mari, elle le voit peu à peu s'enliser dans ce projet démesuré. Leur fille Rhoda, toute à ses propres rêves de vie de famille, devient le témoin du face-à-face de ses parents, tandis que s'annonce un hiver précoce et violent qui rendra l'îlot encore plus inaccessible."
J'avais aimé, vraiment, le style de l'auteur pour ma première lecture? Je m'en suis ici délectée. L'écriture est fluide, mais vraiment de bonne facture, moderne, mais très appliquée. Il est de plus en plus rare, je trouve, de véritablement apprécier un roman à la fois pour son intrigue et sa qualité d'écriture. Pari réussi ici. Je me disais parfois au fil des pages que je pourrais bien être en train de lire n'importe quelle histoire, le style de l'auteur réussirait à me happer.
Il se trouve par ailleurs qu'il ne s'agit pas "n'importe qu'elle" histoire. Ca n'est certes toujours pas très gai ce qui se passe dans ce roman : une famille aux relations un peu compliquées, ce qui peut être d'autant plus difficile à supporter par les personnages que que chacun des couples n'est sans doute pas au mieux de sa forme. Bien qu'on ne souhaite à personne ce qu'il arrive aux personnages, je trouve que David Vann rend très bien de "petites histoires", des histoires du quotidien somme toute pas très extraordinaires. Et même si ça n'est pas très optimiste sur les relations humaines, ça rend en tout cas le roman très touchant.
J'ai trouvé les paysages très beaux, et cela m'a donné envie d'aller faire un tour dans cette nature désolée (mais avec des grosses bottes fourées, et du chocolat chaud dans un thermos ; c'est assez incroyable, mais ce livre m'a donné froid. Vraiment.) Je ne suis pas spécialement adepte du Nature Writting, (puisque nature writting il y a) mais j'ai ici beaucoup accroché. Je trouve que cela ajoute une ampleur incroyable au roman.
Pour ce qui concerne la fin, qui a pas mal déstabilisé la plupart des lecteurs si j'ai bonne mémoire de vos biollets, il se trouve que j'étais plus ou moins au courant du dénouement de l'affaire. Lors du partenariat pour le premier roman, j'avais pu, avec d'autres, rencontrer l'auteur qui nous avait parlé de ce second roman, qui d'ailleurs s'inspire assez librement de l'histoire de sa belle-famille si ma mémoire est bonne ; si je ne connaissais pas les détails de la fin, j'avais en tout cas une bonne idée d'où allais la narration. Je dois dire que ça n'a pas de tout gâché la lecture. Il est même parfois intéressant de juger une histoire alors que l'on fait où cela va mener. Telle Sherlock Holmes, je cherchais les petits détails, me délectais de voir le fil conducteur s'orienter de telle ou telle façon. Bref, pour moi pas de "surprise" ; cela dit, le plus objectivement possible, je suppose que dans une autre situation j'aurais plus ou moins vu le dénouement venir, car l'auteur ne cherche pas vraiment à s'en cacher, mais que j'aurais apprécié, au vu du reste de l'intrigue, que cela se termine ainsi (Est-ce clair ?).
Un vrai coup de coeur, donc pour ce deuxième essai avec David Vann, que je recommande chaudement (avec pull et moral) à mes comparses lecteurs!
Note : 5 / 6
Je remercie donc PriceMinister pour
cette occasion de lecture des Matchs de la rentrée littéraire.