C’est, avec le succès de la primaire socialiste, l’une des raisons qui ont poussé Nicolas Sarkozy à revêtir cette semaine ses habits de candidat : si elle lui a permis de corriger son image et de faire un peu oublier son style ostentatoire des débuts, la stratégie de « représidentialisation » ne lui a pas permis de se refaire une santé dans les sondages.
Le dernier baromètre CSA pour « Les Echos » en témoigne. La cote de popularité du chef de l’Etat recule encore de 1 point en octobre. Sur deux mois, il perd 4 points. A peine 32 % des Français disent aujourd’hui lui faire « confiance pour affronter efficacement les principaux problèmes » du pays, soit la même proportion qu’au printemps ou à l’automne dernier.
Défiance dans toutes les catégories d’âge et professionnelles
Dans le même temps, les opinions défavorables à son égard progressent de 1 point, à 65 % (+ 7 points en deux
mois). Nicolas Sarkozy, qui veut croire qu’il peut faire la différence sur la crédibilité en 2012, aborde la campagne avec un taux d’impopularité record pour un président sortant. La défiance
l’emporte dans toutes les catégories d’âge et professionnelles. Même chez les retraités et les artisans, commerçants, chefs d’entreprise, qui constituent le coeur de son électorat. Quatre de
ses électeurs du second tour de la présidentielle de 2007 sur dix ne lui font pas confiance. A six mois de la prochaine échéance, seuls les sympathisants UMP ont une bonne opinion de lui, à
87 %.
Pour Jérôme Sainte-Marie, le directeur du département opinion de CSA, le chef de l’Etat fait à la fois les frais de son absence de pédagogie sur la crise et de son « auto-effacement » pendant la primaire PS. « Les divisions entre les différents candidats n’ont pas été très fortes. Ce qu’ont d’abord entendu les Français, ce sont les critiques contre lui », analyse-t-il. Et de prévenir : « Il ne redeviendra pas populaire comme président de la République. Il ne peut espérer se rétablir que par le combat, que dans le duel ». Un schéma « inverse », selon lui, à celui de François Mitterrand avant la présidentielle de 1988.
Attaques sur le thème de la culture
Nicolas Sarkozy en est désormais bien conscient. En déplacement sur le thème de la culture, jeudi en Haute-Marne, le
locataire de l’Elysée a poursuivi ses attaques contre l’opposition, accusée de « s’occuper » d’elle-même et pas des Français. Il a fustigé la hausse du budget de la culture
promise par Martine Aubry, qui « n’a pas de sens ».
Et s’en est pris aux 300.000 emplois d’avenir inclus dans le projet socialiste : « L’avenir des jeunes, ce n’est pas des faux emplois mais de nouvelles
activités ».
Par PIERRE-ALAIN FURBURY pour « les Echos«
Merci à Section du Parti socialiste de l'île de ré