Littérature égyptienne (40) - pour en finir avec l'enseignement de ptahhotep ...

Publié le 15 octobre 2011 par Rl1948

   Entamée en janvier de cette année 2011, souvenez-vous amis lecteurs, l'étude des Maximes de Ptahhotep avait été interrompue le 4 juin dernier pour faire place à ma relation des deux expositions que Paris avaient consacrées à ce savant du Nord grâce auquel le papyrus sur lequel elles avaient été consignées au Moyen Empire, vers 1800 avant notre ère, par un scribe dont le nom nous est encore parfaitement inconnu, fait maintenant la fierté de la Bibliothèque nationale de France : je veux évidemment nommer Emile Prisse d'Avennes, génial inventeur d'une égyptologie naissante qui, grâce à de multiples supports (dessins, calques, estampes, photographies ...) révéla - nous l'avons abondamment constaté grâce au parcours effectué Galerie Mansart en septembre dernier -, tout à la fois les sites antiques, l'art arabe qu'il soit médiéval ou contemporain de sa présence en Egypte, mais aussi les conditions de vie de la population qu'il rencontra, copte tout autant que nubienne

     Après un remarquable prologue, véritable pièce d'anthologie de la littérature des rives du Nil, dans lequel Ptahhotep, l'auteur présumé, déplore la sénescence qui l'accable, nous avions ce printemps successivement découvert 8 des 36 apophtegmes qui composent ce corpus ressortissant au domaine sapiential.

     Cette oeuvre fondatrice de la culture classique égyptienne, comme la définit Pascal Vernus grâce auquel, ensemble, nous avons pu apprécier une excellente traduction du texte en cursive hiératique dans laquelle elle avait été rédigée, se subdivise en deux grandes parties : les maximes, d'une part, dont je ne puis que vivement vous conseiller de poursuivre personnellement la lecture et, d'autre part, un long épilogue en six sections dans lequel le père est censé inculquer à son fils les vertus de l'écoute ; le tout se terminant par une conclusion, suivie d'un colophon.

   La semaine dernière, pour clôturer notre visite de l'exposition Prisse d'Avennes, je vous avais proposé un extrait de cette conclusion dans la traduction du Professeur Bernard Mathieu. Aux fins d'apposer un point final à la partielle étude qu'avec vous j'ai faite de ces Sagesses, j'aimerais ce matin vous donner à lire, dans la version de Pascal Vernus à nouveau, cette conclusion dans son intégralité : cela vous permettra de comparer deux traductions françaises d'un même texte égyptien.

 

Agis conformément à tout ce que je dis te concernant.

Qu'il est heureux celui qu'a éduqué son père !

A peine est-il sorti de lui, de ses chairs,

Qu'il lui a parlé, alors qu'il était dans le ventre totalement.

Ce qu'il a fait est plus considérable que ce qui lui a été dit.

Vois, le bon fils qu'a donné le dieu,

Qui va au-delà de ce qui lui a été dit par son maître,

Il met en oeuvre la maât,

Tandis que son esprit a agi en conformité avec sa démarche.

Dans la mesure où tu parviens à ma position, ton corps dans l'intégrité de ses moyens,

Le roi étant satisfait de tout ce qui s'est passé,

Tu prendras des années de vie.

Ce que j'ai fait sur terre ne saurait être insignifiant.

Si j'ai obtenu cent dix ans de vie,

Tels que me les accordait le roi,

Mes faveurs dépassant celles des prédécesseurs,

Cela provient de ce que j'ai fait la maât pour le roi jusqu'à la place de l'honneur. (= la tombe)

Et j'y ajoute le colophon (écrit en rouge dans le papyrus original), traduit par Bernard Mathieu :

C'est ainsi qu'il doit aller (= le manuscrit), du début à la fin, conformément à ce qui a été trouvé par écrit.

   Je vous ai tout à l'heure fortement invités, amis lecteurs, à poursuivre seuls maintenant la lecture de l'Enseignement de Ptahhotep. Plusieurs opportunités s'offrent à vous : la première, vous procurer, en librairie ou en bibliothèque, deux excellents ouvrages qui en font état.

   Dans le premier, le catalogue de l'exposition de la Bibliothèque nationale de France, vous trouverez la toute dernière traduction en date, celle qu'en a réalisée Bernard Mathieu. Dans le second, vous rencontrerez le corpus complet des Sagesses égyptiennes traduites par Pascal Vernus. Les deux sont référencés ci-dessous et il vous suffit, comme à l'accoutumée, de cliquer sur le nom d'un de ces deux auteurs pour accéder à mes fichiers "Bibliographie" qui vous fourniront l'information complète.

   Autre possibilité : gratuitement et légalement télécharger le texte intégral de l'étude pionnière de l'égyptologue tchèque Zbynek Zaba, dans lequel vous découvrirez la traduction qu'il en donna au milieu du siècle dernier.

   Bonne lecture à tous.

(Mathieu : 2011, 62-3 ; Vernus : 2001, 11-2