Il y a un bout de temps que Renier Zeno, un des membres du Conseil des Dix, invectivait de la tribune contre la mauvaise administration de l'Etat et contre les abus de la noblesse, n'épargnant même pas le doge Giovanni Corner et ses fils. Un soir de 1627, le conseil étant terminé, alors qu'il venait de descendre l'escalier des Géants, il fut agressé par quelques hommes cachés derrière les colonnes, sous les portiques, qui le rouèrent de coups et disparurent croyant le laisser mort. Grand bruit dans la ville aux premières rumeurs de ces faits et plus encore quand la famille de Zeno présenta au Conseil des Dix ses vêtements lacérés et couverts de sang, demandant justice à haute voix. On promit donc 10000 ducats et d'autres récompenses à qui donnerait des informations et en peu de temps, on découvrit l'auteur dans la personne de Giorgio Corner, fils du doge. Il se réfugia un temps à Ferrare et ne put faire autrement que de se démettre de ses titres de noblesse. Il fut condamné avec ses compagnons à l'exil à vie. Entre temps, Zeno, remis sur pied, repris sa croisade contre les violeurs des lois, si bien qu'il fut condamné puis gracié. Finalement, on fut obligé d'en arriver à la fameuse réforme du Conseil des Dix, plus illusoire que réelle, lui ôtant pratiquement toute son autorité.Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.
Soldo da 12 Bagattini
Il y a un bout de temps que Renier Zeno, un des membres du Conseil des Dix, invectivait de la tribune contre la mauvaise administration de l'Etat et contre les abus de la noblesse, n'épargnant même pas le doge Giovanni Corner et ses fils. Un soir de 1627, le conseil étant terminé, alors qu'il venait de descendre l'escalier des Géants, il fut agressé par quelques hommes cachés derrière les colonnes, sous les portiques, qui le rouèrent de coups et disparurent croyant le laisser mort. Grand bruit dans la ville aux premières rumeurs de ces faits et plus encore quand la famille de Zeno présenta au Conseil des Dix ses vêtements lacérés et couverts de sang, demandant justice à haute voix. On promit donc 10000 ducats et d'autres récompenses à qui donnerait des informations et en peu de temps, on découvrit l'auteur dans la personne de Giorgio Corner, fils du doge. Il se réfugia un temps à Ferrare et ne put faire autrement que de se démettre de ses titres de noblesse. Il fut condamné avec ses compagnons à l'exil à vie. Entre temps, Zeno, remis sur pied, repris sa croisade contre les violeurs des lois, si bien qu'il fut condamné puis gracié. Finalement, on fut obligé d'en arriver à la fameuse réforme du Conseil des Dix, plus illusoire que réelle, lui ôtant pratiquement toute son autorité.Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.
Il y a un bout de temps que Renier Zeno, un des membres du Conseil des Dix, invectivait de la tribune contre la mauvaise administration de l'Etat et contre les abus de la noblesse, n'épargnant même pas le doge Giovanni Corner et ses fils. Un soir de 1627, le conseil étant terminé, alors qu'il venait de descendre l'escalier des Géants, il fut agressé par quelques hommes cachés derrière les colonnes, sous les portiques, qui le rouèrent de coups et disparurent croyant le laisser mort. Grand bruit dans la ville aux premières rumeurs de ces faits et plus encore quand la famille de Zeno présenta au Conseil des Dix ses vêtements lacérés et couverts de sang, demandant justice à haute voix. On promit donc 10000 ducats et d'autres récompenses à qui donnerait des informations et en peu de temps, on découvrit l'auteur dans la personne de Giorgio Corner, fils du doge. Il se réfugia un temps à Ferrare et ne put faire autrement que de se démettre de ses titres de noblesse. Il fut condamné avec ses compagnons à l'exil à vie. Entre temps, Zeno, remis sur pied, repris sa croisade contre les violeurs des lois, si bien qu'il fut condamné puis gracié. Finalement, on fut obligé d'en arriver à la fameuse réforme du Conseil des Dix, plus illusoire que réelle, lui ôtant pratiquement toute son autorité.Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.