Vivienne Westwood est une femme formidable

Dans le cadre du programme « Ethical Fashion » mis en place par le Centre International du Commerce, Vivienne Westwood a lancé une collection de sacs équitables fabriqués au Kenya à partir de matériaux recyclés. Cette louable initiative permet non seulement la création de sacs foufous (ornés d’os par exemple), mais elle est en outre l’occasion de découvrir Vivienne Westwood en goguette. Celle-ci a en effet  a rendu visite aux artisans locaux dans les ateliers de confection à Nairobi. Le photographe allemand Jürgen Teller a suivi cette expédition, et il en a rapporté de fabuleuses images pour une campagne publicitaire elle aussi écolo, puisqu’elle est réalisée sur place et fait l’économie de frais d’agence de mannequins en faisant poser la créatrice elle-même au milieu de ses sacs et en compagnie de la population locale, dans un remix punk de l’histoire coloniale. Vivienne Westwood est géniale, sur terre battue et aussi les pieds dans une décharge. Je ne sais pas si c’est parce qu’elle n’a jamais eu peur de rien, si c’est parce qu’elle a compris ce à quoi sert la mode ou encore parce qu’elle est juste trop cool (les gens véritablement cools se sentant bien partout du fait d’une profonde empathie avec le monde qui les entoure), mais elle parvient en tout cas à faire fièrement la promotion de cette initiative ethnico-écolo en évitant de se vautrer dans la condescendance – comme dans d’autres qui prétendent  faire à la fois de la mode et du bien mais ne font en réalité que se faire estampiller une bonne conduite pour mieux vendre leurs mochetés. En fidèle punk, Vivienne Westwood n’en a que foutre de la bonne conduite : elle n’en fait pas moins, et sans doute à plus forte raison, des choses bien.

Le panorama complet est visible ici, sur le site du magazine Die Zeit dont sont issues les photos ci-dessus.

Une occasion de rappeler qu’on admire non seulement Vivienne Westwood, mais aussi le travail de Jürgen Teller, notamment sa récente série dans laquelle il a fait poser Charlotte Rampling et Raquel Zimmermann au Louvre (il s’agissait d’une série pour le magazine Paradis, qui également  été présentée  à la Galerie Johann König dans le cadre du programme d’échange de galeries Paris/Berlin). Allez-y voir, c’est vachement bien.