Depuis quatre ans et demi, on a presque tout vu, presque tout entendu de la part des décideurs. De nouveaux tabous tombent tous les jours, ainsi que les règles élémentaires de bien-séance. Tout est permis, pour peu que sa place sur l’échelle sociale soit à une hauteur convenable.
«Voleur» est pour moi un mot à forte connotation, à symbolique lourde. Mon éducation basée sur le respect des autres et des choses m’en donne une image méprisable et assez abjecte. Mais le fait de s’attribuer le bien d’autrui est devenu un acte d’une banalité confondante, empreinte d’une grande violence pour la victime, autant psychologique que physique, et n’est pas réservé à certaines populations régulièrement désignées comme pratiquantes patentées. Il faut tout de même rappeler que, si crise il y a, elle ne résulte pas des agissements des glaneurs de poubelles à Nogent-sur-Marne, elle découle essentiellement du «transfert» ou de la «soustraction» démesurée de richesses produites aux quatre coins de la planète vers quelques poches bien privées avec des procédés boursiers et des manipulations comptables qui s’apparentant à du vol légal et de grande ampleur…
Cette manière d’inverser les rôles est malheureusement fréquente. Rappelons ici quelques évidences. Le voleur est bien celui, comme notre président, qui multiplie son salaire par 3 sans justification. Le voleur, c’est bien celui qui touche 300 fois le salaire le plus faible de son entreprise. Le voleur, c’est aussi celui qui bénéficie des subsides de l’Etat pour ne pas licencier et ne pas délocaliser mais le fait tout de même. Les voleurs, ce sont tous ceux qui ont joué en bourse avec l’argent des autres, et qui réclament aujourd’hui qu’on les renflouent, quitte à creuser les déficits publics, et dont ils tirent par ailleurs grassement profit. Les voleurs, ce sont surtout tous ceux qui permettent cet état de choses, aux ordres des multinationales, exonérant les copains, légiférant sans scrupule, utilisant la République à des fins très personnelles. Ce ne sont pas les salariés, ouvriers, à 1300 € après 20 ans de boite, chômeurs, précaires, par ailleurs tous fraudeurs, retraités indigents, cabossés de la vie, contraints aux pommes de terres 30 jours par mois, les responsables de cette situation de crise à répétition. L’UMP et son chevalier servant, le MEDEF, y ont toute leur part. Et j’arrête là mon exposé, sinon je vais devenir vulgaire !
Leur raclée, en mai prochain, ils l’auront pas volé.