Le nouveau planétarium de Montréal a commencé les travaux le 25 août dernier. Quatre artistes muralistes du Café-Graffiti se sont chargés de transformer la palissade de 350 pieds de long en une gigantesque murale.
Lucie Barras Dossiers Porte-folio, Murales, Graffiti, Planétarium
En janvier 2013, lorsque le planétarium sera inauguré, la murale tombera. Ainsi va le cycle des saisons…
Espace pour la vie
Le planétarium rejoindra d’ici une année le biodôme, l’insectarium et le jardin botanique, dans l’enceinte du parc Olympique de Montréal pour former l’ensemble Espace pour la vie.
Pour l’occasion, le Café-Graffiti a mandaté Arpi, Dcae, Ensu et Heresy pour peindre une palissade de 350 pieds de long sur 8 de haut, qui délimite la zone de travaux. Le jeudi 25 août dernier, la première pelletée de terre a signé le début des travaux et par la même occasion l’inauguration de ce mur multicolore. Une fête, une rencontre entre le public, les dignitaires et les artistes, rencontre entre l’art urbain, l’institutionnel et le passant.
Une murale éphémère
Les papillons de la palissade seront éphémères: la grande murale en bois restera en place un peu plus d’un an, soit la durée de la construction du nouveau planétarium. Elle sera retouchée au gré des fêtes du calendrier. Plantes, oiseaux, et insectes seront déguisés pour plusieurs occasions.Le projet Espace pour la vie a choisi d’associer la nature à l’art urbain. Qui aurait cru, il y a encore quelques années, qu’une institution à vocation touristique et familiale, oserait se faire représenter par le graffiti, l’art «vandale»? Le vent a tourné. Les enfants et leurs familles ont laissé leurs empreintes sur le sol multicolore le soir de l’inauguration. Plusieurs dignitaires ont laissé leurs traces dans les constellations de la palissade.
Préparation de la murale
L’œuvre, longue comme une promenade, a nécessité des mois de préparation. Avant de revêtir ses couleurs, le projet est passé entre plusieurs mains, plusieurs comités et nécessité un long travail de collaboration.Au départ, il a fallu préparer une maquette sur ordinateur, qui définisse l’aspect final de la fresque. Un travail de création et de précision, réalisé par le graffiteur et graphiste Ènsu. N’est pas graffiteur qui le veut! Pour le devenir, pour être un artiste complet, il doit maîtriser des outils informatiques.
La maquette aura pris deux mois, soit deux fois plus de temps que de peindre le mur! Ce travail a bien failli virer au casse-tête. Plusieurs versions de la maquette se sont succédées avant d’arriver à un accord avec l’équipe d’Espace pour la vie.
Autoriser la murale du Planétarium
Pas moins de quatre institutions devaient valider la maquette. Le projet représente un gros morceau, comme le justifie Vanessa La Haye, préposée au marketing: «Ça fait 10 ans que le projet du nouveau planétarium existe. Il y a une grosse pression de la part de tout le monde.»
Incité par son entourage, Ènsu finit par se laisser aller à son inspiration, alors qu’il avait débuté avec plus de retenue. «Il nous faut de la créativité, la patte et le grain de folie du Café-Graffiti», remarque Raymond Viger, directeur général de l’organisme. Le défi est de taille: faire interagir sur une distance colossale quatre «univers»: le planétarium, le biodôme, l’insectarium et le jardin botanique.
Décès d’une des vedettes de la murale
Au dernier moment, catastrophe! Un oiseau-vedette de la murale est décédé au biodôme. Le dessin de l’animal a été supprimé, et la portion de maquette entièrement revue. «J’ai envie de peindre sur un vrai mur!» peste Ènsu à la fin du travail conceptuel, prêt à troquer le crayon graphique pour la canette aérosol.
Arpi aussi, a travaillé en amont sur ce projet. C’est à lui qu’est revenu l’honneur de sélectionner l’équipe de graffiteurs, et de trouver les tons de peintures utilisés.