Arnaud Montebourg votera pour François Hollande à titre exclusivement personnel. C'est ce qu'avait Chirac à l'égard de VGE en 1981 face à François Mitterrand. On sait bien ce que cachent ces soutiens pas tout à fait avoués. Tout compte fait, et même si je n'aime pas beaucoup le personnage, Ségolène Royal a été plus claire, plus sincère. En déclarant avant le débat, sans chantage ni pression, qu'elle voterait pour François Hollande, elle a fait un choix de cœur et de raison (Hollande est le père de ses enfants) et Martine Aubry sa meilleure adversaire, et préservé l'avenir. Un avenir bouché pour quelques années.
Arnaud Montebourg a tort d'en appeler à Pierre Mendès France. Quand celui-ci déclarait « gouverner c'est choisir » il en appelait aux hautes responsabilités des gouvernants dont le quotidien est constamment fait d'actes engageant l'avenir court ou long. Quand Hollande gouvernait le PS, ce qui le caractérisait, c'est justement qu'il ne choisissait pas, ayant constamment la synthèse comme objectif, unissant la carpe et le lapin…ce qui lui sera impossible, s'il est élu dimanche prochain, au sommet de l'Etat.
Martine Aubry est donc seule contre tous. Baylet, Montebourg, Valls, Royal appellent à voter Hollande. Cela me rappelle le NON au référendum sur le traité constitutionnel. Un non bigarré, mélangé de Le Pen et de Chevénement, un non mixé de tout et son contraire. Ce qui unit les nouveaux amis, c'est l'anti-sarkozysme. Cela fait-il une politique ? Un ami du Parti de Gauche m'affirmait, hier, que nous allions une fois encore nous faire empapaouter (comme dirait Martine Aubry) avec l'éventuelle désignation de Hollande, le candidat du système.
Il existe deux moyens d'éviter cela. Que tous les gens de gauche authentiques aillent aux urnes dimanche prochain pour choisir le bulletin Aubry. Et puis, si Hollande était élu président de la République, lui signifier comme les indignés qu'il ne devra pas voler sa victoire au peuple de gauche.