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INTRUSION de Natsuo Kirino

Par Phooka @Phooka_Book


INTRUSION de Natsuo Kirino
Editions Seuil policiers276 pages20,50 euros

4 ème de couverture :
Maîtresse sublime et anonyme du grand écrivain Mikio Midorikawa, O. hante les rêves de la jeune Tamaki, écrivain elle aussi. C'est une quête obsessionnelle, à la lisière de la fiction et de la réalité : cette femme mystérieuse, habillée d'un élégant manteau jaune, est le personnage-clé d'un roman autobiographique qui a fait scandale quelques années plus tôt, intitulé Innocent. Tamaki y puisera la matière de son prochain livre. Mais pour cela, elle doit comprendre qui est O.Au fil de son enquête, Tamaki rencontre les personnages, réels ou fantasmés, d'Innocent. Elle croit retrouver O., se ravise, semble la reconnaître ailleurs. Ce défilé de femmes prend des allures de galerie grotesque et inquiétante, mirroir de ses propres angoisses, amoureuses et littéraires.
L'avis de Dup :
Apparté : Ce nom de Natsuo Kirino ne me disait rien du tout... oui j'ai déjà avoué par ici un léger problème avec les noms et prénoms de certains pays: polonais, scandinave, mais aussi japonais. Et pourtant, avant de démarrer ma lecture (oui j'épluche tout ) je vois en 1ère page, en tout petit en bas : Titre original : In. 1er chapitre, une note de la traductrice sur l'appellation de tous les chapitres de ce roman qui commence tous par "In" et qui dit que c'est fait exprès pour faire le pendant à un des romans précédents de l'auteur: Out.Alors que je n'étais pas franchement emballée par ce résumé, mon coeur a été ragaillardi ! Out, je l'avais lu il y a 4 ou 5 ans, et j'avais plutôt bien aimé ce vrai polar à la trame très sombre.Et aujourd'hui le jury Seuil Policiers me demande de chroniquer ce Intrusion...Alors mon avis sur In :Je ne comprends pas le choix de l'éditeur de publier ce livre sous l'appellation Policier. On a à faire avec un roman philosophique sur l'amour et la haine, la mort. Et autant le dire tout de suite, pas franchement ma tasse de thé. Pour tout avouer, je me suis franchement ennuyée...Heureusement l'écriture de Natsuo Kirino est agréable, fluide, même si transparaît très souvent la rigidité typiquement japonaise. La retenue dans les dialogues, ils pensent certaines choses mais ne le disent pas, cela ne serait pas correct !Tamaki Suzuki est écrivain, elle écrit un livre, "Innasouvi" qu'elle publie sous forme de feuilleton dans une revue. Ce roman cherche à expliquer la suppression de l'amour, un peu comme si elle voulait comprendre sa propre histoire d'amour qu'elle a vécu avec Seiji, son éditeur. Tous deux mariés, des enfants, ce double adultère n'a pas survécu et son explosion a forcément causé beaucoup de dégâts de chaque côté. La trame de son livre est l'étude du grand roman à succès, Innocent, de Mikio Midorikawa aujourd'hui décédé. Roman autobiographique, Mikio se met en scène et déballe de façon bien égoïste la période de sa vie où son couple et ses enfants en bas ages sont bousculés par la découverte de sa liaison avec une autre femme : O.On va lire ainsi trois romans en un : celui de Tamaki, beaucoup de passages de celui de Mikio, et l'ensemble qui constitue celui de Natsuo...Et Tamaki, engluée dans les débris de sa relation avec Seiji va faire une obsession sur cette O. Elle veut absolument découvrir l'identité d'O. et elle va donc interviewer plusieurs femmes, maintenant bien âgées, susceptibles d'être O.Le côté philosophique de l'analyse de Natsuo Kirino m'a, euh... saoûlé. Un petit exemple, je l'ai choisi court, je suis sympa avec vous hein !Extrait page 201Après avoir dit cela, elle se rendit compte que l'art du roman consistait à rassembler tous les inconscients et à leur offrir l'axe temporel et la réalité d'une intrigue pour restructurer un inconscient global.  Argh !La seule chose qui m'a plu dans ce roman, c'est que l'on suit un écrivain et Natsuo Kirino au travers de cette Tamaki nous fait part de ses réflexions vis à vis de nous lecteurs. En voici un exemple :Extrait page 159. Le contexte: Tamaki interviewe une vieille dame qui lui dit qu'elle a lu un de ses romans et que celui-ci l'a énervé...Tamaki écoutait toujours en silence, mais elle se demandait si en tant que lectrice elle aurait osé exposer aussi brutalement son avis. Elle ne le ferait sans doute pas, parce qu'elle savait que, quoi que l'on puisse dire à un auteur, il ne change pas aussi facilement l'univers de ses oeuvres. Un auteur se fie uniquement à ce qu'il ressent. C'en est d'ailleurs effrayant.En y regardant de plus près...c'est un peu ce que j'aurai dit à l'auteur ...  Et du coup sa réponse me chagrine encore plus ! En plus, il y a quand même un sacré grand écart entre l'univers de Out et celui de Intrusion. Bref...Dans l'ensemble, cette lecture m'a été pénible. Les atermoiements constants de Tamaki sur son amour fini, ses questionnements sur la réalité en définitive de cet amour, du côté égoïste de celui-ci. Tantôt elle en accuse Seiji, tantôt elle, cela n'en finit pas cette recherche du moment où il y a eu véritablement "suppression de l'amour"... et ce n'est pas son enquête sur O. qui va arranger les choses.C'est le quatrième livre que je lis pour le jury Seuil Policiers. Bilan : trois déceptions. Je dois en recevoir un autre prochainement...j'aviserai à ce moment là si je poursuis "l'aventure".
Livre lu pour :


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