Gaz de schiste: EELV demande une "abrogation absolue" de tous les permis

Publié le 14 octobre 2011 par Jean-Robert Bos

Europe Ecologie Les Verts

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05/10/2011 16h04 - PARTIS-ÉNERGIE-PÉTROLE-GAZ-ENVIRONNEMENT-POLITIQUE - Monde (FRS) - AFP

PARIS, 5 octobre 2011 (AFP) - Pascal Durand, porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a demandé mercredi l'abrogation de l'ensemble des 64 permis de recherche d'hydrocarbures en vigueur en France, ironisant sur l'annulation "surmédiatisée" de trois permis visant les gaz de schiste par Nicolas Sarkozy.

Le chef de l'Etat a confirmé mardi, lors d'un discours à Alès (Gard), qu'il n'y aurait "pas d'exploitation de gaz de schiste par fracturation hydraulique" dans le sud de la France, comme le gouvernement l'avait annoncé la veille.

"En l'état, très clairement, on doit arrêter tout", même les permis qui visent du pétrole ou du gaz conventionnels, et pas seulement les gaz et huiles de schiste, ainsi que les autres gaz non conventionnels, a déclaré à l'AFP M. Durand.

L'abrogation de tous les permis signifierait l'abandon de toutes les recherches pour trouver du pétrole et du gaz en France, y compris au large de la Guyane où une découverte vient d'avoir lieu.

Sur les 64 permis actuellement en vigueur en France, 49 concernent le gaz et le pétrole conventionnels, et 15 autres concernent les hydrocarbures dits non conventionnels: les trois qui vont être annulés dans le gaz de schiste, quatre concernant du pétrole de schiste et huit pour les gaz de houille, selon le ministère de l'Energie.

Or, selon le gouvernement, pour les 61 permis encore en cours de validité, "les détenteurs n'ont pas prévu de rechercher des gaz et huiles de schiste ou y ont renoncé pour se limiter à des gisements conventionnels". Concernant les gaz de houille, les détenteurs ont tous renoncé à la fracturation hydraulique, interdite par la loi.

Mais, selon M. Durand, les détenteurs des permis, même ceux qui disent viser du conventionnel, pourraient avoir d'autres buts.

"Il est probable, c'est ce dont je parlais avec José Bové, qu'il y ait des demandes fictives", a-t-il dit. "Donc, il y a un vrai danger, on est pas du tout du tout rassurés sur la nature des permis en cours. Il faut qu'on ait le temps d'instruire et de vérifier", a-t-il souligné.

Une hypothèse rejetée au ministère: "On ne peut pas faire de choses discrètement, que ce soit un forage classique ou a fortiori de la fracturation hydraulique. Il y a des déclarations de travaux en préfecture et il y a un contrôle de l'Etat de toute façon. Donc, ce n'est pas possible de le faire en catimini."

"D'autant moins en catimini que la fracturation hydraulique, ce sont des très lourdes interventions", a relevé un expert de Bercy auprès de l'AFP.

M. Durand a tout de même salué l'annulation des trois permis, "illustration de la nécessité de la mobilisation citoyenne" et du "travail de terrain des associations". Mais "on est loin d'avoir gagné", a-t-il jugé.

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