Alors qu’il vient de perdre son fils, Ki-Tae, un homme tente de comprendre les raisons de sa disparition. Il prend alors contact avec ses anciens amis et camarades de classe en espérant lever le voile. Ces derniers s’avèrent peu éloquents…
Bleak Night cogne dur. Nous sommes plongés dans un drame complexe qui se joue au passé comme au présent. Le premier intérêt de cette œuvre étant sa déconstruction temporelle, maîtrisée, où se construit petit à petit un puzzle fait de flash-back. Un puzzle où la victime de départ n’est plus celle que l’on pensait et devient d’une certaine manière « bourreau ». Un film au cours duquel les rôles s’inversent et où l’on assiste à la désagrégation d’une amitié forte qui se meure dans les non-dits. Pourtant, Yoon Sung-hyun ne nous offre pas tout de but en blanc. Il offre différentes possibilités d’interprétations laissant dès lors un flou. A l’image de la psychologie de ses personnages qu’il développe et où il évite un quelconque manichéisme. Victime et bourreau se confondent alors dans les relations difficiles que peuvent entretenir des jeunes gens qui souffrent en silence.
Avec Bleak Night, Yoon Sung-hyun fait preuve d’une maturité peu commune. Il nous interroge sur l’effondrement du cercle familial, les non-dits mais également l’impact et la force que peuvent avoir certains mots. Des mots qui deviennent plus forts que les coups portés. Un cinéaste des plus intéressants qu’il faudra suivre de près.
I.D.