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Indice de la Faim dans le Monde 2011

Publié le 13 octobre 2011 par Cmasson

Malgré des progrès, la faim demeure à des niveaux inacceptables. Il faut agir dès à présent pour réduire la hausse des prix afin de protéger les plus vulnérables.
La hausse récente du niveau et de la volatilité des prix agricoles constitue à nouveau, comme en 2008, une menace pour la pérennité de la sécurité alimentaire mondiale et expose de nombreux foyers et groupes vulnérables à un risque accru de souffrir de la faim, à l’image de la crise alimentaire qui frappe en ce moment la Corne de l’Afrique.
Selon l’édition 2011 de « l’Indice de la faim dans le monde. Le défi de la faim », 26 pays ont un niveau de faim alarmant ou extrêmement préoccupant, et tous ceux appartenant à cette dernière catégorie, à savoir le Burundi, l'Érythrée, la RDC et le Tchad, sont en Afrique subsaharienne.
Publiée par l’Institut international de recherches sur les politiques alimentaires (IFPRI), Welthungerhilfe et Concern Worldwide, en partenariat avec ACTED et Action contre la Faim, en prévision de la Journée mondiale de l'alimentation (16 octobre), cette sixième édition annuelle de l’Indice suit l’évolution de la faim au niveau mondial, en mettant en évidence les pays et les régions où la situation est alarmante et demande une action immédiate, et en appelant à la mise en place de politiques de lutte contre la faim, tant au niveau national qu’international.

Malgré des progrès, la faim demeure à des niveaux inacceptables

La faim dans le monde a certes diminué depuis 1990, mais pas de manière significative et les chiffres globaux cachent de fortes disparités régionales. Si le nombre de personnes sous-alimentées a augmenté entre le milieu des années 1990 et 2009, la proportion de personnes sous-alimentées dans le monde a toutefois légèrement baissé au cours de la dernière décennie. Malgré les progrès réalisés en matière de réduction de la faim, le nombre absolu de personnes touchées par la faim demeure encore à des niveaux inacceptables.
Le sous continent d’Afrique subsaharienne continue à être particulièrement touché par la problématique de la faim ; seul le Ghana, figure parmi les 10 meilleurs résultats concernant l’amélioration du score de l’Indice depuis 1990. Sur les 6 pays pour lesquels l’Indice constate une aggravation de la situation de la faim, 5 sont situés dans cette région (avec la Corée du Nord). Le cas de la République Démocratique du Congo (RDC) ressort particulièrement par sa gravité en étant le seul pays à être passé d’une situation alarmante à extrêmement alarmante. Les conflits et l’instabilité politique y ont accru le niveau de faim.
La demande croissante de biocarburants, des conditions météorologiques exceptionnelles et le changement climatique, ainsi qu’une augmentation de l'activité financière sur les marchés à terme des denrées de base, sont les principales causes de la hausse et de la volatilité des prix alimentaires, avec de graves conséquences pour les centaines de millions de personnes qui souffrent déjà de la faim et pour les plus démunis qui consacrent déjà une grande part de leurs revenus à l’alimentation.

Des recommandations pour une sécurité alimentaire

Pour maîtriser la volatilité des prix alimentaires et protéger les pauvres contre les crises à venir, le rapport fait plusieurs recommandations de politiques à trois niveaux d'action :

  • aborder les moteurs de la volatilité des prix des denrées alimentaires ;
  • s'attaquer aux caractéristiques du marché mondial qui déterminent la volatilité, y compris en mettant en place des stocks grâce à une coordination des réserves alimentaires internationales et à un partage de l'information sur les marchés alimentaires ;
  • renforcer la résilience future.


Pour développer la résilience à la fluctuation des prix alimentaires, il est essentiel de renforcer les systèmes de protection sociale, d'améliorer la préparation aux situations d'urgence, et d’investir dans une agriculture à petite échelle durable. Les responsables des politiques doivent également accroître les opportunités de subsistance des plus pauvres, tant ruraux qu’urbains, et renforcer les services de base, tels que l'éducation, les soins de santé et l'assainissement.


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