Nous avions évoqué ici les aléas d'un nouveau classement des crus bourgeois, notamment du travail mené, assez maladroitement faut-il le répéter, par une équipe de propriétaires qui n'avait pas prêté suffisamment attention aux questions sensibles de "juge et parti".
Du coup, la nouvelle tentative actuellement en cours, écartant toute notion pourtant fondamentale de classement, ne génère strictement aucun intérêt. Comment Bordeaux peut-il tomber dans de telles approximations si dommageables ?
Avec sa permission, je cite ici le commentaire qu'en fait un château qui souhaitait intégrer ce classement. Le texte de ce producteur se suffit en lui-même pour bien faire comprendre son point de vue. Il ne doit pas être le seul à ressentir la chose de cette façon.
Merci à JL Javaux qui indique ce lien sur LPV.
SOURCE : ICI
Voilà c’est dit c’est fait je ne présente plus mes vins au Cru Bourgeois.
2008 fut le premier et le dernier de ce nouveau classement hors de prix, usine à gaz et à mon avis peu opportun et très mal géré.
Je m’explique :
- Hors de prix : pour 2008, sur une production de 40 000 bouteilles tous frais confondus, ce « Cru Bourgeois » m’aura couté environ 50 centimes par bouteilles. Sachant que je continuerai bien entendu à produire de la même manière et de tout faire pour progresser, je ne vais pas augmenter mes prix pour un classement qui ne change pas la face du monde.
- « Usine à gaz »
: des procédures complexes, lourdes et hasardeuses. Géré pare le bureau
Véritas, lors de la visite d’éligibilité de l’exploitation, pas de
comptage des cuves, de contrôle de la quantité de moyens de production
par rapport à la surface, du nombre de barriques ou autre. Non rien de
tout cela, mon éligibilité a été suspendue parce que je n’avais pas
tondu !!!!!!!!
Franchement je suis pas convaincu que trois mauvaises herbes au milieu de ma cours affecte la qualité de mes vins. En revanche, le nombre de cuves, de pompes, la présence de moyens de régulation des températures, les barriques, qui n’intéressaient pas le contrôleur, sont à mon avis des éléments qui peuvent aider à produire mieux et meilleur, même si ce n »est pas indispensable. - Peu opportun
: Le classement est maintenant annuel. Il me semble que de nombreux
concours et guides existent pour établir une hiérarchie qualitative sur
chaque millésime. L’objectif d’un classement tel que celui ci est à mon
sens plutôt à faire sur une certaine duré comme il était prévu de 2003,
et comme c’est le cas pour les Crus de Saint Emilion.
Déjà seul ce point m’avais fait hésiter à présenter le millésime 2008. - Mal géré
: je ne parle pas de leur comptabilité, mais de le communication qui a
lieu sur les Crus Bourgeois. L’alliance demande des cotisations
astronomiques, prélève des frais monstrueux, et personne ou presque ne
sait vraiment à quoi correspond le terme de Cru Bourgeois. Je suis bien
placé pour dire cela grâce à mes salons. En effet, parmi les gens
intéressés et curieux des vins, une infime minorité a une idée claire et
juste de ce classement.
Et je vous avouerai que classement annuel, je ne le sais plus très bien moi même !!!
750 € par adhérent ont été demandés pour la parution du classement du millésime 2008 et la communication sur ce tout premier nouveau classement. Or il leur a fallu 15 jours pour mettre leur site à jour, et www.hourbanon.com fut le premier site francophone au monde à faire paraitre le classement. Je trouve qu’avec un budget communication de plus de 250 000 € , avoir tenté de faire du ‘ buzz » c’est pitoyable de ne pas mettre son site à jour le jour J.
Donc voilà, 2009 qui sera en vente dans quelques semaines ne sera pas Cru Bourgeois.
C’est dommage car Hourbanon fut classé Cru Bourgeois dès 1898 !!!!!!
Bien évidemment, les responsables actuels de ce "classement" (qui n'en est pas) ont un droit de réponse : qu'ils viennent ici nous dire leur point de vue.