Zarganar, d'abord. Le plus célèbre. Connu dans tout le pays, et meme au-delà, à la fois pour ses talents d'humoriste et son activisme en faveur de la justice et de la démocratie. Il avait été condamné à 65 ans de prison (ramenés à 35) pour avoir donné à manger à des moines qui manifestaient. Le voici, donc, tout sourire et toujours pret à en découdre au cas où les efforts vers la démocratie du nouveau gouvernement n'iraient pas assez vite!
De nombreux cadres et militants de la LND, le Parti d'Aung San Suu Kyi, ensuite, parmi lesquels deux anciens députés élus en 1990, Saw Hlaing et Than Lwin.
Gen Sao Hso Ten, un des chefs de l'armée de l'état shan, ethnie en guerre contre le pouvoir central depuis des lustres. Condamné en 2005 à 106 ans de prison.
Des leaders étudiants, au nombre desquels Chit Ko Lin, Phyo Phyo Aung et Thaw Zin Tun.
Des syndicalistes dont la plus connue de tous, Su Su Nway.
Des membres du groupe Génération 88, comme Thein Than Tun et Lay Lay Mon.
Enfin les journalistes Sein Win Maung et Nay Min, et 28 moines de la Révolution Safran.
Au total, 207 prisonniers d'opinion, selon l'AAPP, l'association d'aide aux prisonniers politiques birmans.
Vers un “printemps birman”? Cette amnistie est indéniablement un moment fort et un nouveau geste d'ouverture du Président birman Thein Sein, après de nombreux autres ces dernières semaines.
Elle n'en reste pas moins, pour le moment, encore inaboutie.
En effet, de nombreux prisonniers d'opinion sont toujours derrière les barreaux et on comprendrait mal pour quelles raisons ils ne seraient pas libérés eux aussi le plus rapidemment possible.
“Pour le moment, le Président Thein Sein s'est montré un peu pingre”, a commenté Zarganar, à son arrivée à Rangoun, en pensant à ceux avec qui il a été incarcéré pendant des années et qui, militants comme lui pour la démocratie, n'ont pourtant pas été amnistiés.
Ici et là, on se mobilise déjà pour que personne ne soit oublié à l'occasion de ce que certains observateurs n'hésitent plus à qualifier de “printemps birman”.
Car, meme si elle est , à juste titre, qualifiée d'insuffisante par l'opposition, cette amnistie - qui suit les nombreux gestes d'ouverture voire de “pérestroika” du nouveau Président birman, n'en demeure pas moins un évènement exceptionnel et symbolique.
Oui, le chemin est encore long vers une démocratisation complète de la société birmane!
Mais, oui aussi, grace à la lutte courageuse et obstinée depuis tant d'années de la Prix Nobel Aung San Suu Kyi , cette meme démocratie, à l'instar de nombreux autres pays longtemps opprimés, a le vent en poupe en Birmanie et elle souffle de plus en plus fort!
Désormais, avec notre aide, notre vigilance et notre soutien international, plus rien ne pourra l'arreter!
Pierre MARTIAL - Ecrivain-journaliste
Président de France Aung San Suu Kyi
Aung San Suu Kyi, site français d'information et de soutien à Aung San Suu Kyi et à la Birmanie / Myanmar