Je ne sais pas toi, mais moi, j’ai horreur qu’on me dise ce que je dois faire. Et pourtant, il va falloir que je m’y fasse, puisque dans le pays, ça a l’air d’être la spécialité. J’explique par l’exemple.
Si l’on prend le cas de la piscine, il faut préciser que personne ne peut rater le panneau pédagogique suivant placardé dans les douches:
Donc, tout le monde se ballade allègrement à poil dans les vestiaires, y compris les mamies qui viennent de leur aquagym et la pauvre dame à qui on a malheureusement enlevé un sein… C’est certainement très hygiénique et libéré, mais d’un point de vue esthétique, faut pas être difficile. Peut-être que l’esprit danois est génétiquement imprégné par Kierkegaard et que
la phase esthétique de son existence est derrière lui, avant même sa naissance! Bref, un truc comme ça qui montrerait la sagesse du peuple danois, bien disposé à croire que nous sommes tous faits pareils. Certes. Voilà que moi, pauvre française, non habituée à l’exhibitionnisme nordique, me retrouve dans des douches de piscine, à faire ce qu’il faut et à se dépêcher d’aller nager. Seulement au retour, alors que je vais rentrer chez moi et que j’ai décidé de shampouiner mes cheveux, je peux bien garder mon maillot de
bain, n’est-ce pas? Et bien non! Voilà que plusieurs paires d’yeux me fixent avec insistance sous ma douche (douches communes, il va sans dire!), jusqu’à ce qu’une mamie s’approche et me dise en pointant le panneau, que je dois enlever tout ça. J’ai dis: « yes, certainly » et ai continué mes affaires. La bande de mamies n’a pas poussé le vice jusqu’à venir me déshabiller!
Le pire c’est que, très tôt, on apprend aux enfants à s’occuper des autres. Tous ceux qui ont des bambins, connaissent la joie de les déposer à l’école à un moment donné. Et franchement, le matin on s’en passerait bien, car bien sûr on est pressé, car bien sûr il n’y a pas moyen de se garer devant l’école. Et même, s’il y a quelques places, elles sont toujours prises par les autres. Je me gare donc n’importe comment, enfin rangée le long de la route quand même. Pour 5 minutes, ça va aller; bon d’accord 15 minutes si je bavarde avec une autre maman. Et voilà qu’une gamine de 12-14 et me dis que je n’ai pas le droit de me mettre là. Et elle a le droit de me dire ça, puisque, non seulement nous sommes tous égaux et qu’en plus la direction de l’école l’a placée là, parée d’un gilet jaune fluo, pour faire la circulation. L’idée était, croyais-je, que les plus grands élèves aident les petits à traverser la route. En fait non, il s’agit juste d’apprendre la loi à ces parents qui font n’importe quoi!
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