Pour beaucoup de Néo-Zélandais, le parcours artistique de Barry Saunders est indissociable de l'une des plus célèbres formations country du pays, Les Warratahs. C'est avec eux qu'il a signé ses premiers grands succès. Depuis les années 1990, c'est en solo qu'il mène sa barque, son dernier projet en date, la compilation "Far as the eye can see" ayant été particulièrement bien accueillie.
C'est à Taranaki, au sud-ouest de l'île du Nord, que le jeune Barry entend les premiers accords de musique country. Le transistor de sa mère, qui est toujours allumé dans la cuisine, crachote les ritournelles de Tom Dooley ou d'El Paso, ses premières grandes découvertes. Très tôt, son père remarque son intérêt pour la musique et lui achète une guitare. Elève à Hillmorton High, il crée son premier groupe, rêvant de suivre la trace de ses idoles, The Chants, un groupe néo-zélandais de R&B;, soul et blues, mais aussi des Fab Four, dont les succès tournent depuis peu en boucle sur les ondes néo-zélandaises. Une fois encore, c'est son père qui servira de déclencheur à l'orientation qu'il donnera alors à sa vie. Un jour qu'ils travaillent tous deux chez un ami fermier, celui-ci se tourne en effet vers son fiston et lui dit : "Pourquoi ne laisses-tu pas tout tomber pour te consacrer à la musique, si c'est ça que tu aimes !" Ce sera le déclic : tout en travaillant pour les chemins de fer, Barry fonde le groupe Orange et joue des reprises des Doors dans un club, le Sweethearts. Suffisamment pour se faire remarquer car une proposition plus alléchante d'un autre club ne tarde pas. A condition "qu'il se lave et qu'il joue quelque chose de plus accessible".
L'abolition de la conscription lui donne des ailes
C'étaient les années 70, et en Nouvelle-Zélande comme dans le reste du monde, l'Histoire était en marche. Lorsque le gouvernement travailliste de Norman Kirk abolit la conscription en 1972, le jeune Barry se sent pousser des ailes. Pour la première fois de son existence, il sait qu'il deviendra musicien et décide de rejoindre l'Angleterre. A Londres, son ami, le batteur Richard Burgess, lui fait faire la connaissance de Jack McCarthy, qui dirigeait un groupe de musique traditionnelle irlandaise, les Dingle Spike. Ce dernier l'embauche comme bassiste et chanteur. Sa découverte de la musique irlandaise lui fait réaliser à quel point tout ce qu'il entend n'est pas sans lui rappeler les morceaux qui ont bercé son enfance...
De retour au pays, il se joint à la formation Rockinghorse et déménage dans la capitale où le groupe était basé. Puis, en 1980, se rend à Sydney (Australie) où il tourne abondamment avec le groupe The Tigers. Ces expériences successives confirment sans nul doute sa vocation, même si, au fond de lui, il est conscient de n'avoir pas encore trouvé sa voie en tant que songwriter. "J'avais accumulé pas mal de compos, mais je ne savais pas quoi en faire", admet-il aujourd'hui.
C'est de retour à Wellington, en 1982, qu'un nouveau tournant surviendra dans son cheminement d'artiste. C'est dans la capitale néo-zélandaise qu'il fonde The Warratahs, formation essentiellement acoustique comprenant fiddle, piano, guitare et mandoline. Le groupe enregistre ses premiers succès dans la foulée, à l'instar de "Maureen", "Fool's paradise" ou encore "Hands on my heart", dont voici la vidéo :
Après un album de reprises baptisé "Long shadows", Barry Saunders se consacrera ensuite à son premier véritable projet en solitaire, l'album "The Weatherman", sorti en 1995. Il sera suivi par "Magnetic Field", qui reçut le Best country album award en 1998, puis par "Red morning" (2002) et "Zodiac" (2008), tous deux produits par David Long. Plus récemment, Barry Saunders a publié une compilation de ses compos préférées, intitulée "Far as the eye can see", retraçant sa carrière en solo depuis 1995. Parmi ces chansons, le tube "Rescue me" que voici :
LIENS SYMPA
Le site MySpace de Barry Saunders.
Le site du disquaire néo-zélandais Amplifier, où il est possible d'écouter les succès de Barry Saunders.