Les deux candidats se sont cependant retrouvés sur le départ en retraite à 60 ans après 41 ans de cotisations
– même si Martine Aubry a tenté d’instrumentaliser Pascal Terrasse qui a aussitôt démenti sur twitter - et sur la nécessité d’une réforme fiscale prônée depuis plusieurs mois par François
Hollande. Dans cette seconde partie de soirée, le candidat se montre plus concret, moins technocratique sur la crise financière, la nécessité de faire payer les licenciements boursiers et
d’instaurer un fonds de garantie bancaire.
François Hollande est également revenu sur la priorité donnée à la jeunesse et à l’éducation et face aux 100 000 suppressions de postes dans l’Education nationale, il a donc réaffirmé sa proposition de 12 000 créations annuelles de postes. Un autre point de clivage avec Martine Aubry qui, elle, estime que ces créations ne sont pas tout. L’Europe et le protectionnisme cher à Arnaud Montebourg amenèrent ensuite François Hollande à proposer une taxe carbone aux frontières et la réciprocité. En clair, il s’affirma « pour une économie ouverte, pas une économie offerte (…) On ne va pas se donner à des concurrents qui ne respectent rien ». Cependant ajoute-t-il, « si Air France n'achète que des Airbus comme le souhaite Arnaud Montebourg, American Airlines n'achètera que des Boeing ».
Pour terminer, l’exemple de la crise grecque prouve aujourd’hui que l’Union européenne manque de volonté et d’unité. Chacun se retrouva donc sur la nécessité d’instaurer de nouvelles règles de gouvernance en Europe, mais également en France où il conviendra de battre Nicolas Sarkozy pour faire avancer la France. En fin de soirée, aux tacles de Martine Aubry sur son expérience gouvernementale et sur l’état du Parti Socialiste à sa prise de fonctions, François Hollande rappela qu’il n’était pas, lui, un protagoniste du Congrès de Reims. En se posant en homme neuf, il demanda donc aux Français « un acte de confiance » pour lever une nouvelle espérance.