En janvier dernier, nous étions venus au château pour en admirer les salons et en particulier la Salle de bal et la galerie de François 1er.
C'est fou ce que l'on voit mille choses sinon imperceptibles lorsqu'une personne compétente vous montre où il faut regarder ...
L'histoire des jardins et des constructions évoque toutefois un festival d'utilisations peu cohérentes - et le plus souvent laxistes - des finances publiques. Avec des décisions contradictoires lourdes de conséquences. Comme quoi, l'ajustement des recettes aux dépenses de l'Etat ne date pas des trente dernières années. Quelques exemples :
Louis XV fait construire par Gabriel l'aile sud mais manque de moyens : les clefs de voûte sont juste pannelées ainsi que les frontons. Aucune sculpture, ce qui donne aujourd'hui un aspect tout à fait moderne à cette façade.Louis XVI fait bâtir des écuries pour abriter plus de 1000 chevaux, mais la Révolution rend l'investissement inutile.
Napoléon Ier décide de loger dans le palais de Fontainebleau l'Ecole Militaire. A peine quelques années après, il la fait déménager (à Saint-Cyr) car la coexistence élèves-officiers avec les courtisans n'est pas possible. Pourtant, le château n'est utilisé que quelques semaines par an....
Il reste l'immense manège de Sénarmont, construit en 1807, aux dimensions olympiques (60m x 20) et à la superbe charpente en carène renversée en bois "lamellé-collé" et entièrement chevillé qui nous fait penser aux contructions vues dans les abbayes cisterciennes.Le plus joli exemple : le ravissant théâtre à l'italienne commandé par Napoléon III, inauguré en 1857 et réalisé par l’architecte Hector Lefuel. La salle ovale à l'acoustique parfaite est aménagée à l’emplacement d’appartements destinés à loger la cour, logée dans l'étroitesse de cette aile Louis XV construite par Gabriel, merveilleux écrin de soie et de fleurs n'ayant pratiquement jamais servi.Il y reste au parterre les banquettes d'époque, aptes à accueillir les plus vastes crinolines, les draperies, les dispositifs scéniques - et qui demeure tel qu'on l'a fermé en 1870 - mais réouvert de façon sporadique - et paradoxale en 1936 pendant le Front Polpulaire - , avec sa réserve de décors entassés à même la scène, dont certains remontent au XVIIIème siècle.
Grâce à un mécénat en provenance d'Abu Dhabi, on espère le montrer à nouveau au public au début de 2014.
Merci à l'Association "L"Ecole Militaire, lieu de mémoire" et à son Président Claude Trabuc pour nous avoir permis de suivre cette visite, dans le cadre de pélerinages vers les sites où se sont illustrés les GABRIEL, géniale dynastie d'architectes.