Ce que je crois être vrai..

L’heure est à la nouveauté chez Oséal ! J’ouvre donc un nouveau dossier : les sources du conflit.

Oui, car les conflits sont alimentés par quelque chose, ils n’apparaissent pas sans avoir été invité.
Le conflit est un fleuve qui peut parfois tout emporter sur son passage , dont le niveau pourra monter jusqu’à atteindre la crue émotionnelle. Si vous avez connu le conflit dans votre vie, vous savez qu’il n’est pas un long tranquille et que dans la vie de certains le conflit c’est Vaison la Romaine !

Ce que je vois depuis ma berge est le processus par lequel nous sélectionnons des données que nous observons, nous lui donnons un sens très personnel en prenant soin de ne retenir que la partie qui nous intéresse au passage et agissons ou réagissons en fonction de ces données passées à la moulinette de notre boite à fromage mentale (emmenthal !)

Coralie est consultante – formatrice : elle rencontre actuellement beaucoup de difficultés dans ses missions car les formations qu’elles donnent sont , selon elle, à mourir d’ennui . Interrogée sur ce qui la pousse à émettre ce jugement, elle répondra que les salariés qui participent à ses sessions baillent à outrance quand ils ne veulent pas complètement quitter la formation avant la fin de  journée.  Elle s’accuse, se trouve mauvaise dans son job . Aujourd’hui, elle ne veut plus faire de formation car elle estime que ce qu’elle vit vient du fait qu’elle est trop jeune et qu’elle manque d’expérience dans son domaine . Elle est en conflit avec sa supérieure car elle ne se sent plus à sa place . Sa supérieure a un retour plutôt positif des prestations de formation de Coralie et ne comprend pas tout ce regard négatif.
Elle arrive en coaching avec un fort sentiment d’échec, le jugement qu’elle porte sur elle est sévère et ne passe qu’au travers de cette expérience déplaisante.

Coralie dans cette situation monte à l’échelle : je m’explique.

1. Elle observe, écoute, entends son public de formation. Ce qui se passe sous ses yeux est très riche en données diverses, en fait beaucoup trop riche pour notre capacité cognitive. Nous n’avons pas les capacités d’absorber consciemment tout ce qui se passe donc elle sélectionne. ( Les auditeurs qui baillent, ceux qui expriment leur ennui et leur volonté de quitter la formation)

2.  Elle garde les informations  qui lui paraissent cohérentes pour elle.

3. Une fois ce tri sélectif , elle donne un sens à ces informations : elle rajoute sa propre signification, elle donne un sens à ce qu’elle voit, entend, écoute. ( je suis trop jeune et je manque d’expérience c’est pour cela que )

4. Une fois toutes ces données passées au crible : elle fait des suppositions ( mes cours sont ennuyeux, je suis mauvaise dans mon job ) et construit sa propre croyance ( je ne suis pas faite pour ce métier et tout le monde s’en rend compte )
Ces 4 étapes lui permettent d’en venir à la conclusion qu’ elle provoque l’ennui chez son public car elle en voit les signes et c’est parce qu’elle est mauvaise et manquant d’expérience !

Il s’agit d’une boucle  que l’on appelle l’échelle d’inférence  ou comment l’observation que je fais d’une partie de ce qui m’est proposée devient une conclusion en mettant mes propres filtres en action. Le piège avec cette échelle, c’est que Coralie croit agir en fonction de la réalité alors qu’en fait elle agit en fonction du tri qu’elle fait .

Dans notre relation aux autres, il est important d’avoir conscience que ce que nous croyons être le réel est souvent différent de ce que l’autre perçoit . Et lorsque cette représentation que nous faisons vient heurter la représentation que fait l’autre, le conflit prend sa source : chacun voulant prendre pour vrai ce qu’il croit.
Ce qui est important dans ce cas là est de partager cette représentation et ensuite admettre que cette représentation subjective et construite  existe et a un sens pour l’un et l’autre .

Le coaching sert à prendre conscience de la relativité de ce que nous croyons être vrai , il nous sert à prendre de la distance, et à accepter la subjectivité de  nos croyances . Enfin, il sert à reconstruire un mode de pensée qui soit plus en harmonie ou en écologie avec notre vie, nos besoins.

Construire une échelle qui m’aide et pas une échelle qui me noie …