Or donc, ainsi que je le pointai dans le premier volet de cet article consacré aux réactions - très "contradictoires" ! - de l’UMP face aux primaires organisées par le PS - Jean-François Copé souhaiterait "décortiquer le projet PS" et «pouvoir mettre le vainqueur de la primaire socialiste devant ses contradictions». Je suppose qu’il lui s’agissait de comparer les propositions du vainqueur des primaires et le programme du PS… pour démontrer que la rue de Solferino serait une pétaudière - autant que l’Elysée ? UM/Possible ! - où tout le monde tirerait à hue et à dia, le candidat choisi outrepassant les consignes de "l’Appareil"…
La belle affaire !
D’abord, c’est oublier que l’élection présidentielle dépasse le cadre d’un parti quel qu’il fût car elle est largement une question de personne. Ensuite, il ne m’a pas sauté aux yeux que Nicolas Sarkozy ait jamais tenu compte des propositions de l’UMP si elles n’exprimaient pas entièrement et uniquement sa seule volonté. Enfin, c’est tellement vrai qu’il fut obligé d’effectuer un rétropédalage de toute urgence pour démentir les annonces faites par ses cadors - s’agitant comme de beaux diables au chevet du mort-né «programme de l’UMP» - sur les mesures qui seraient prises dès 2012 en cas de réélection de leur champion devant le tollé quasi général déclenché en proportion, tant celles-ci sont anti-sociales, ultraréactionnaires, risquant à l’évidence de définitivement plomber sa réélection déjà problématique.
En semblant déplorer que le PS ne parlerait pas d’une seule voix, Jean-François Copé confond tout simplement Parti socialiste et monolithisme stalinien. Ce serait déjà tout simplement ridicule si la même démocratie existait au sein de l’UMP… Or, nous savons qu’il n’en est rien, il s’en faudrait de beaucoup. Dans l’article déjà signalé consacré à la guéguerre au sein de la Fédération UMP de Paris Pierre Charon sous pression, l'UMP Paris au bord de l'implosion (Le Monde du 9 sept. 2011) j’avais relevé cette pépite - une déclaration de Pierre-Yves Bournazel (soutien du dissident et ex-UMP Pierre Charon) - «Philippe Goujon c'est Kim Jong-il et la fédération UMP de Paris, c'est la Corée du Nord (…) Elle préfère prendre le risque de perdre un sénateur plutôt que de reconsidérer sa liste. Politiquement, c'est de l'hystérie».
Peut-être ne connaissez-vous pas Philippe Goujon. Je suis allée me rafraîchir la mémoire sur Wikipedia et je ne reviens pas sans biscuits. Il est certainement très en cour à l’Elysée puisque ce fut lui qui succéda à René Galy-Dejean - qui fut trésorier de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995... à la mairie du XVe arrondissement et remercié de ses bons et loyaux services, comme je l'ai déjà signalé.
Mais il y a encore mieux dont j’avais le parfait souvenir, à savoir une fraude électorale dans un scrutin interne par vote électronique à l’UMP pour le choix des candidats à la Mairie de Paris dans le XVe arrondissement (il avait été communiqué à des complices les codes d’accès de certaines personnes susceptibles de voter pour un adversaire du candidat soutenu par Philippe Goujon).
Ce n’est pas une vue de mon esprit puisque ce fut narré le 16 déc. 2008 par un article de 20 minutes Plainte à l'UMP pour tricherie dans une élection interne dont je rendis compte le 22 décembre 2008 Elections internes à l’UMP : «qu’il se sente morveux qu’il se mouche !» (Molière) . Avouez que comme leçon de démocratie interne, ça l’affiche plutôt mal !
Ne me faites surtout pas dire que le Parti socialiste serait parfait. Je ne manque jamais de le critiquer quand je l’estime nécessaire. Jusqu’à présent, il ne fut jamais question de m’exclure à cause de mon blog (mais j’ai si peu d’importance…). Sinon, vous pensez bien que j’aurais rendu ma carte ! Je préfère largement un parti politique certes parfois un peu cacophonique mais où toutes les tendances et personnes peuvent s’exprimer librement quand bien même serais-je loin de partager certaines opinions. Croyez-vous que les divergences seraient supprimées pour autant si elles étaient tues ? Il n’y a rien de pire que le non-dit, c’est un poison qui sourd par toutes les pores.
Les critiques de l’UMP ne me défriseraient certainement pas tant le poil si elles étaient justes, pertinentes et objectives. Or, elles ne sont jamais fondées. Ineptes, mesquines et ridicules.
M’sieur Copé, vous ne connaissez pas la mémé Kamizole (pas plus que je n’ai envie de vous connaître, au demeurant) vous ne pouvez donc savoir qu’il ne faut la chercher très longtemps avant de me faire monter la moutarde au nez que j’ai toujours eu très chatouilleux, au propre comme au figuré.
Vous en voulez des «contradictions» ?
Les vôtres ou celles de François Fillon et de vos stupides chiens de garde de l’UMP qui jappent à qui mieux-mieux… peu m’importe, je ne fais pas dans le détail : un prix de gros - Pas "d’ami", faudrait peut-être pas pousser la mémé Kamizole dans la colle ! - pour vous tailler tous les costards qu’il faudra. A la pelle, en veux-tu en voilà et rien qu’au sujet des «primaires», vos contradictions et autres palinodies, j’en ai une sacrée palanquée à vous faire déguster à la petite cuiller. Comme autant de poux dans la tête et histoire de vous mettre le nez bien dedans à la façon d’un chaton ou d’un chiot qui s’oublie.
Aujourd’hui, Fillon, Copé et beaucoup d’autres à l'UMP louent le principe des primaires et des débats télévisés opposant les candidats… regrettant que rien de tel - surtout les débats télévisés : encore et toujours le pouvoir de la com' - ne fussent organisés à l’UMP.
Je ne sais s’il vous en souvient mais Jean-François Copé et d’autres UMP partirent en guerre contre les primaires socialistes - ils doutaient de leur légalité - dès avril 2011. Sans nul doute pour faire diversion, du buzz médiatique et passer aux oubliettes la magistrale déculottée qu’ils venaient de prendre aux Régionales. Tenter de réoccuper le terrain médiatique. Faire parler d’eux. «36-15 j’existe» ! Je ne vous dis pas la somme d’âneries ! J’en extrairais les perles les plus significatives.
Titre tout à fait parlant de Christine Ollivier dans France-Soir L’UMP flingue les primaires du PS (7 avril 2011). Bonjour l’ambiance ! Le seul objectif de Jean-François Copé, lis-je dans un article de Matthieu Deprieck La bataille contre la légalité de la primaire PS fait pschitt (L’Express 7 avr. 2011) : «On va taper sur le PS»… Putain ! Quel programme… La France, les Français ? Pfft ! Vous n’y songez pas sérieusement, quand même ? C’est du dernier vulgaire. Deux axes donc dans cette attaque frontale : «le programme socialiste est un recyclage de vieilles idées» et «la primaire n'est même pas légale»…
Laissons pour aujourd’hui le «recyclage des vieilles idées» : l’ultralibéralisme dont ils se veulent en même temps les champions et les hérauts, c’est forcément "moderne", Coco !
Tout à la fois le retour à la plus féroce exploitation, digne de la révolution industrielle du XIXe siècle - voire à l’esclavage ! - et à la féodalité : appropriation de l’espace public - au propre comme au figuré - par les puissances d’argent dont Sarkozy et sa clique de l’UMP constituent la valetaille.
Jean-François Copé, jugeant «troublant» le recours à un «fichage des électeurs», avait chargé les députés Marc-Philippe Daubresse, Catherine Vautrin, Sébastien Huyghe et Lionnel Luca de «se pencher très sérieusement» sur la question. A quel titre ? Le gros Larcher - alors président du Sénat - ne fut pas en reste qui après avoir déclaré "Il ne faut pas jouer avec un fichier électoral" (France-soir 6 avr. 2011) voulut que le Sénat «vérifiât la légalité» des Primaires socialistes (20 minutes 6 avr. 2011).
Là aussi, à quel titre ? Il est évident qu’une telle opération ne rentre point dans les compétences - strictement définies - de la Commission des lois du Sénat et la réponse ne se fit pas attendre comme le rapporta Le Monde du 7 avr. 2011 Petit couac au Sénat sur la "légalité" de la primaire PS. Jean-Jacques Hyest, président UMP de la commission des lois du Sénat annonçant que cette commission n’avait aucune compétence «sur la question de la légalité de la primaire du PS» et que de surcroît elle n'avait pas été saisie… ajoutant du ridicule au ridicule !
Quant à la mise à disposition des listes électorales. Il me semble qu’il est de tradition de les fournir aux partis politiques qui souhaiteraient adresser directement des courriers aux électeurs lors des campagnes électorales. Mais bon, passons. Jean-François Copé fit par ailleurs preuve d’une insigne mauvaise foi en prétendant que le fichier des militants du PS était suffisant. Ben, non ! Puisqu’il s’agit précisément d’une consultation ouverte non seulement aux adhérents ou même aux sympathisants qui peuvent être connus mais à l’ensemble des citoyens qui le souhaitent…
Formidablement curieux que le nouveau secrétaire général de l’UMP ne sache faire la distinction entre consultation interne d’un parti politique et suffrage ouvert aux non-adhérents !
Surtout, il osa sans vergogne aller beaucoup plus loin en déclarant s’inquiéter de «l’utilisation qui pourrait être faite (des listes électorales) par un grand parti politique (…) Compte tenu de l’histoire de notre pays, c’est quand même une source d’interrogations»…
MERDALOR ! Il me semble à l’évidence faire implicitement référence au «fichier des Juifs» du sinistre Régime de Vichy… Pour autant que je sache, ce ne fut nullement la gauche qui mena cette atroce politique qui les conduisit par millions dans les chambres à gaz nazies mais bien des politiciens de droite voire carrément fascistes. Cette droite ultra se prétendant curieusement "nationaliste" - quand on fait paradoxa-lement allégeance à l’Occupant étranger - dont certains n’hésitèrent pas à proclamer «Plutôt Hitler que Blum» ! Leur haine des Juifs n’ayant pas de limite.
Jean-François Copé ne craignit pas de friser le ridicule le plus achevé en prétendant que cette primaire serait également hors la loi (France-Soir 6 avr. 2011) car s’apparentant - il est demandé d’acquitter la modique somme d’un euro - au «suffrage censitaire de la Monarchie de Juillet»… Boudu ! Je ne sais s’il a conscience de son ridicule. Pour mémoire, je rappelle qu’à cette lointaine époque seuls pouvaient voter les électeurs - les femmes n’eurent pas le droit de vote en France avant 1945 ! - qui s’acquittaient du «cens» (impôt sur les propriétés immobilières) et encore fallait-il que celui-ci fut d’un montant élevé. D’où le fameux «enrichissez-vous !» de Guizot (sous-entendu si vous voulez être électeur).
Mais la palme du ridicule doit incontestablement être décernée à Valérie Rosso-Debord, laquelle se piquant de donner une leçon de droit constitutionnel, rappela que «la constitution de la Ve république prévoyait un scrutin à deux tours pour la présidentielle. Avec une primaire, "mécaniquement", nous passons à un troisième tour. Donc le dispositif est parfaitement anticonstitutionnel»…
J’oserais bien plutôt affirmer que «mécaniquement», elle apparaît comme une UM/Parfaite idiote. Je m’étonne d’apprendre sur Wikipedia qu’elle eût fait des études de droit. A l’évidence nous n’avons pas suivi les mêmes cours de droit constitutionnel ou elle n’en a tiré aucun profit, faute d’intelligence suffisante.
Comment en effet, comparer une élection officielle, prévue dans la Constitution et le vote de militants - fût-il élargi aux sympathisants - visant à désigner le candidat de gauche à l’élection prési-dentielle ?
A suivre pour le second épisode de l’offensive contre les primaires…