Sons & Daughters

Publié le 11 octobre 2011 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

INDIE-ROCK - Nous sommes en 2001, et alors qu’ils sont sur la route, en pleine tournée avec Arab Strap, Adele Bethel et David Gow souhaitent voler de leurs propres ailes et imaginent le concept de Sons & Daughters. 10 ans plus tard le groupe à déjà fait son bout de chemin et est de retour avec un 3ème album.

Trois ans après THIS GIFT le groupe nous livre MIRROR MIRROR  (titre déjà emprunté par les belges de Ghinzu), un disque qui vaut le détour et qui, si ça n’est pas déjà fait, nous emmènera dans les affres de leur rock minimaliste.  Témoin "Silver Spell", le premier titre où seules percussions et voix suffisent à nous emporter dans un obscur univers dont on ne sait pas encore s’il va nous être possible de revenir. La suite devient légèrement plus complexe jusqu’à en devenir carrément « Pixiesien » lorsque l’on arrive sur "Breaking Fun". Les guitares se mettent alors rapidement en route et il devient alors carrément impossible à n’importe quel adepte des Kills de résister à l’appel lancé par les écossais.

L'album est magnifiquement bien construit nous faisant passer d’agressives percussions à de mélancoliques rêveries, nous transportant aux rythmes entrainants des guitares acérées vers l’ambiance glaciale et grave des synthés.  Le tout porté par les voix parfaitement distribuées d’Adele Bethel et Scott Paterson.

Les compos ramènent des entrailles toutes les âmes perdues dans les contes décrits par la bande de Glasgow. Et dans ces fables, pas de princesse, pas de « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », juste des histoires de sorcellerie, un petit récit qui finit par une défenestration, des tueurs en séries et les démons intérieurs de l’auteur. Bref, l’ensemble des thèmes abordés dans cet album font passer les romans d’horreur de leur compatriote Graham Masterton pour des livres qu’on lit à ses enfants avant de les border.  

Pour résumer, rien de superflu, aucune surenchère, juste ce qu'il faut pour nous conquérir. Il s'agit là d'une vraie réussite qui aurait largement mérité d'être découverte par la masse des festivaliers de nos contrées. Un album complet, cohérent dans son intégrité et qui embarque l'auditeur au plus profond de ses doutes et de la possible noirceur de son être, pouvant même parfois aller jusqu’à l’extrémité des limbes de sa personnalité pour y dénicher le plus petit embryon obscur qui veille en lui. Sombre et entrainant, MIRROR MIRROR est à déguster au clair de lune juste avant de se transformer en loup-garou.