Pop Montreal 2011

Par Kanthos

Peut-être avez-vous remarqué une baisse de publication des Daily Selecta, voire même, leur disparition temporaire. Cette situation est due au départ de votre « sélecteuse » vers Montréal. Il aurait été dommage de ne pas profiter de l’aventure pour aller prendre le pouls de l’un des nombreux festivals de la ville : le Pop Montréal, qui accueillait 300 groupes du 21 au 25 septembre.

J’ai commencé le festival au Café Campus, une petite salle où une soixantaine de personnes s’étaient retrouvées. Le premier groupe, The Breezes, est clairement bipolaire. Mi-rêve, mi-cauchemar, ils ont la faculté de ruiner la fin d’un morceau… ou de le sublimer. À la fin de leur set, je ne savais toujours pas sur quel pied danser. Leur a succédé JF Robitaille, un gentil petit gars qui nous a chanté des ballades folk, coincé dans un jean ultra slim et un t-shirt taille enfant. Sans prise de risque, j’ai su apprécier cette musique calme et linéaire après le typhon Breezes. Est ensuite arrivée la première révélation de ce festival. Elle s’appelle The Balconies, une sorte de Gossip nord-américain underground avec une voix à la Beth Dito. Ca sentait le rock façon Queen Adreena, la batterie sonnait fort et la chanteuse charismatique faisait le show. Dommage qu’il n’y ait eu qu’une petite audience pour eux ce soir là, sans quoi l’ambiance aurait pu être rock’n'sweaty.


The Balconies

Le lendemain, je ne pouvais pas ignorer le concert de l’année. Le Pop Montreal s’offrait Arcade Fire en concert gratuit sur la place des festivals. On rapporte que nous étions 101 000 personnes pour acclamer le groupe, enchanté de jouer « à domicile ». Remerciant chaleureusement la ville à plusieurs reprises, ils ont offert aux fans un magnifique concert d’une heure et demi, dont un long rappel se finissant avec Sprawl 2. Je me suis ensuite déplacée jusqu’à la Sala Rossa pour voir jouer Groenland. On ne peut nier une proximité avec Florence and the machine. Ce quintet à cordes s’offre les services d’une chanteuse extrêmement douée (encore une), et lorsqu’un yukulele apparaît, le tout devient encore plus touchant…


Régine, Arcade Fire

PJ HarveyHoof & The HeelTahiti 80HumansCherry ChapstickHumansClothespinsMon Ton Ton
Kid SisterAzelia Banks

J’ai eu un peu plus de chance le lendemain, en assistant à une conférence d’Art Spiegelman (auteur de Maus) intitulée What the %@&*! happened to comics?. Aucune réponse n’a été donné à la question, mais cet homme brillant nous a exposé sa vision de l’histoire du comics, avec beaucoup d’humour et d’émotions. Si vous vous demandez pourquoi il a utilisé des souris pour Maus, il nous a confié regretter et qu’il s’agissait d’une self destructing metaphore.


Chromeo

C’est en toute logique que j’ai fini ce festival dans une grande salle, pour une belle tête d’affiche : We are enfant terrible suivi de Chromeo. Deux groupes acclamés par un public complètement déchainé, qui savaient clairement qui il venait voir. Le live WEAT était super wild, à l’image de leur musique. Quant à Chromeo, je ré-utilise mon expression twitterienne « son et lumière comme à Versailles ». Tout Fancy Footwork (ou presque) y est passé, ainsi que I am Somebody, dédié à qui vous savez… Je suis ensuite allée faire un tour rapidement à la SAT pour Ford & Lopatin. Une scénographie effrayante faite de taxidermie et d’origami fluorescente entourait le groupe, mais ni ça ni leurs montages vidéos ne comblait l’ambiance froide de la salle. Un public d’initiés s’était rassemblé pour le groupe qui se qualifie lui-même de digy-psych. J’imagine que ça vous laisse dans une perplexité proche de celle dont j’ai fait l’expérience face à leur live.


Ford & Lopatin

Pour résumé, mes trois coups de cœurs découvertes de ce Pop Montreal 2011 sont Humans, The Balconies et Cherry Chapstick. Quant aux lives, c’était « le fun » de voir Chromeo, Humans et Arcade Fire.
Je vous invite bien sûr à assister au Pop Montréal, pour la quantité impressionnante de groupes et d’évènements qui ont lieu pendant cinq jours. C’est un rallye urbain à travers les bars et les salles de la ville, un véritable marathon de la musique.